
«Dans le cadre du nouveau programme, la pêche au thon rouge a fait l’objet d’une évaluation minutieuse qui va permettre d’améliorer les prochaines campagnes de pêche et de mettre à profit l'expérience acquise pour développer la pêche en haute mer», a déclaré le ministre de la Pêche et des Productions halieutiques, Sid Ahmed Ferroukhi, lors de la tenue de l’atelier national dédié au développement de la filière thon rouge.
Sid Ahmed Ferroukhi a donné des orientations aux professionnels du secteur, les invitant à adhérer à cette nouvelle feuille de route qui leur permettra de fédérer leurs efforts et d'augmenter ainsi les capacités de production, en insistant sur la discipline et l'application de la loi. «La pêcherie thonière est une pêcherie spécifique représentant une importance économique non négligeable, notamment par la grande valeur marchande du thon sur les marchés mondiaux».
Il a fait remarquer que l’Algérie consacre des efforts intenses tant pour la gestion des campagnes de pêche au thon rouge, qu’à la représentation de l’Algérie aux différentes réunions de l’ICCAT pour le renforcement de son positionnement dans la région et la préservation de ses intérêts économiques.
M. Ferroukhi souligne qu’il est important de préserver les acquis et développer davantage cette filière tout en insistant sur l’impératif de pallier aux insuffisances. « En outre, le plan d’action du secteur de la Pêche (2020/2024) entériné par le gouvernement vise à développer et promouvoir la pêche en haute mer», dit-il.
Il a indiqué que l’objectif de cet atelier est d’étudier et de proposer, dans une approche participative avec tous les acteurs, des mesures efficientes pour la mise en œuvre de la nouvelle stratégie. Le ministre a révélé qu’il a été procédé à l’évaluation de la dernière campagne de pêche au thon rouge, dans la perspective de développer cette filière et d’identifier les préalables nécessaires pour la promotion de la grande pêche, qui sera constituée en premier temps par le noyau des navires thoniers existants répondant aux exigences de ce type de pêche. Il dira que le déroulement des campagnes précédentes de pêche au thon rouge a enregistré des insuffisances. A ce titre, il est primordial d’étudier, d’examiner et de proposer des mesures opérationnelles pour pallier à ces insuffisances, en associant tous les acteurs.
Le ministre a signalé que durant cette dernière décennie, la pêche au thon rouge est réservée exclusivement aux navires thoniers battant pavillon national.
Néanmoins, cette flottille en croissance au fil des années, nécessite un renforcement des capacités humaines pour l’obtention des brevets et certificats d’aptitude pour la conduite des navires thoniers ainsi que le contrôle, le suivi et l’inspection. Ce renforcement constitue une étape indispensable pour la préparation des équipages des navires de pêche qui vont activer dans la zone de la grande pêche.
Pour M. Ferroukhi, la nouvelle stratégie de développement vise à intégrer un nouveau maillon dans la filière thon rouge qui consiste en la mise en place de fermes d’engraissement. Cette mise en place constitue une étape ultime de la pêche au thon rouge.
Dans ce sens, une réflexion doit être engagée pour proposer les conditions et les modalités de création, de mise en place et d’exploitation de ce type fermes d’élevage spécifique qui nécessitent une technicité de pointe. L’organisation des ateliers consacrés à la filière s’inscrit dans le cadre de la préparation de la campagne de pêche au thon pour 2021.
Durant la campagne 2020, l'Algérie avait pêché la totalité de son quota annuel de thon rouge attribué par l'ICCAT, soit 1.650 tonnes. Les 23 thoniers algériens autorisés à participer à l’opération avaient pêché cette quantité de thon rouge durant la période limitée entre le 26 mai et le 1er juillet.
Sarah Benali Cherif