
Le nombre de citoyens lors des marches des vendredi et mardi a enregistré, ces dernières semaines, un net recul. Les manifestants sont de moins en moins nombreux à chaque marche. Selon des politologues, les slogans affichés sur les pancartes ont contribué à la faible participation, car ils sont rejetés.
L’enseignant universitaire et politologue, Réda Daghbar, a déploré le fait que «le Hirak n’évoque pas de solutions pour la sortie de crise. Les slogans qui appelaient au changement politique ont diminué et ne constituent pas de revendications politiques». «Avec ces slogans, on ne pourra pas aller vers des réformes», selon lui, et ajoute que les slogans scandés lors des marches sont loin de constituer une réflexion basée sur une logique d’un Etat mais relèvent du populisme.
S’agit-il du début de la fin du Hirak ? Le démantèlement de plusieurs réseaux criminels et la mise en échec de plans visant le Hirak ont dévoilé les plans réels d’une bande de criminels qui visent à porter atteinte à la sécurité, à la stabilité et à l'unité du pays.
En effet, huit manifestants activant sous la couverture de l’association culturelle «SOS Bab El Oued» ont été arrêtés par la police et placés sous mandat de dépôt par le parquet de Sidi M’Hamed.
Les investigations ont démontré qu’elle a été financée par une représentation diplomatique à Alger et a pu acquérir grâce au financement de l’ambassade des équipements et matériels technologiques modernes pour la production de documentaires «provocateurs» et des dépliants et pancartes incitant les manifestants à les brandir durant les marches populaires. En outre, une conspiration ciblant l'Algérie, fomentée par le mouvement séparatiste «MAK», a été dévoilée par le MDN. Les graves aveux d’un ancien membre du mouvement, le dénommé
H. Nouredine, a révélé dans une vidéo diffusée par la télévision nationale l'existence d'un plan criminel visant à perpétrer des attentats pour exploiter, ensuite, les images dans des campagnes subversives et implorer l’intervention étrangère dans les affaires internes du pays.
Le ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, avait indiqué lors d’un entretien à un organe de presse, que des parties extérieures instrumentalisent «le nouveau Hirak» dans leur guerre contre l’Algérie, précisant que les autorités algériennes œuvrent à «sensibiliser ceux qui sont entrainés involontairement par les appels aux actes subversifs».
A souligner que la marche des étudiants prévue hier n’a pas lieu dans la capitale, comme c’était le cas chaque mardi, a-t-on constaté. A midi, à la Place des martyrs
(Alger-centre), lieu habituel de rassemblement, aucun manifestant. Les magasins étaient pris d’assaut par des familles pour l’achat notamment de vêtements en prévision de l’Aïd El Fitr.
Un dispositif sécuritaire était en place cependant. Des camions des unités du maintien de l’ordre (UMO) sont cantonnés au niveau de la station du métro, des policiers en patrouille pédestre sillonnent les lieux pour déjouer tout mouvement suspect. Interrogés sur l’absence des manifestants, des commerçants ont d’emblée répondu : «Mabkach hirak» (il n’y a plus de Hirak). D’autres ont justifié l’absence des manifestants pour la première fois, depuis la reprise des marches le 22 février dernier, dans les rues de la capitale par les interpellations opérées par la police. Aucune marche, ni rassemblement des étudiants et des citoyens, seuls des journalistes et des photographes de presse étaient présents. Hier, le dispositif sécuritaire a été fortement allégé à la Place du 1er mai, la rue Asselah Hocine, la rue Amirouche et la Grande-Poste.
Neila Benrahal