
De nos envoyés spéciaux à Annaba : Sihem Oubraham - Photo : Billel
Le directeur des opérations et de la communication auprès de l’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie (APRUE) revient sur le rôle de cette dernière dans la gestion de l’économie d’énergie. Il rappelle, par ailleurs, le rôle de l’APRUE dans la rationalisation d’énergie dans tous les secteurs.
Il a, en outre, souligné l’importance des mesures énergétiques dans le secteur du bâtiment.
El Moudjahid : Pouvez-vous d’abord expliquer à nos lecteurs le rôle et les missions de l’Agence ?
Tahar Moussaoui : L’APRUE est une agence nationale sous tutelle du ministère de l’Energie et des Mines. Elle existe depuis 1985. Son rôle est la gestion de l’économie et la rationalisation de l’énergie et surtout la consommation de l’énergie dans tous les secteurs.
Donc nous avons une mission. Nous sommes les garants de la bonne mise en œuvre du programme national de maîtrise de l’énergie en Algérie, qui a été adopté par le gouvernement depuis 2015, sur le terrain via des programmes d’aides, de subvention, de sensibilisation à travers tous les publics, qu’ils soient professionnels, en milieu scolaire.
Et nous œuvrons, justement, à vulgariser les concepts d’efficacité énergétique, de maîtrise de l’énergie et de sobriété énergétique.
Lorsque vous parlez d’efficacité énergétique, vous ciblez le consommateur, soit le citoyen. Selon vous quel est le rôle du citoyen dans l’économie d’énergie ?
Dans la maîtrise de l’énergie, vous avez trois volets très importants. Il s’agit du mix énergétique, de l’efficacité énergétique et de la sobriété énergétique. Le rôle du citoyen rentre dans la sobriété énergétique… c’est l’aspect comportemental. Il faut savoir se comporter pour consommer moins. Nous avons tout un plan de communication, justement, que l’on met en œuvre sur le terrain pour sensibiliser les gens à mieux consommer. C’est-à-dire qu’il y a des gestes simples à faire, opter pour des équipements performants à acheter et savoir comment consommer efficacement et rationaliser son utilisation. Cela peut aller de l’industriel, bien entendu, au professionnel ; l’utilisateur du véhicule pour mieux consommer son carburant et aussi les ménages. Alors c’est du gagnant-gagnant parce que le consommateur va faire une économie sur sa facture énergétique et en même temps au niveau national, nous allons réduire notre consommation.
Vous avez parlé du programme de l’APRUE. Justement quel est votre plan d’action pour 2024 ?
Effectivement, nous avons mis en place beaucoup de programmes depuis la création de l’APRUE, des programmes qui touchaient tous les secteurs que ce soit dans l’industrie, le transport ou le bâtiment. Les programmes phares de l’APRUE, par le passé, ont été la substitution des lampes énergivores par des lampes basse consommation puis par des lampes LED. Nous avons aussi le grand programme de substitution du carburant diesel et essence par le GPLC et aussi, dans le bâtiment, avec deux programmes phares de réalisation de logements performants. Pour l’avenir, nous avons d’autres programmes beaucoup plus élargis. Dans l’industrie, nous favorisons, notamment, l’aide à l’investissement et l’aide à la faisabilité. On aide les industriels à améliorer leurs performance énergétiques via des audits, une assistance technique. Dans le secteur du transport, le programme GPLC continue, donc la conversion du véhicule continue. Nous avons aussi un grand programme dans la mobilité durable, notamment la mobilité électrique et la multi-modalité au niveau des vies. Justement, nous sommes au salon du bâtiment. Dans ce secteur, il y a un accès essentiellement sur l’enveloppe du bâtiment lié au chauffage et à la climatisation avec tous les équipements. Donc nous avons des programmes dédiés à chaque secteur. Nous avons un programme pour l’enveloppe du double vitrage, l’isolation des terrasses, les équipements électroménagers avec étiquetage et aussi le remplacement des climatiseurs énergivores par des climatiseurs plus performants.
Puisque vous en parlez, quelles sont les mesures énergétiques dans le secteur du bâtiment ?
Les mesures énergétiques dans le bâtiment sont nombreuses. Il faut en premier lieu construire selon les normes en termes de confort thermique. Avoir un confort thermique idéal implique immédiatement une consommation maîtrisée de l’énergie surtout du chauffage et de la climatisation. C’est-à-dire que nous allons isoler nos bâtiments, mieux les concevoir et surtout mieux les ventiler dans la perspective d’économiser de l’énergie pour le chauffage et la climatisation. Donc il faut mieux orienter nos bâtiments, utiliser l’urbain pour éviter tout îlot de chaleur au niveau de nos villes… donc tout cela c’est du rafraîchissement urbain. Cela implique de mieux concevoir, mieux s’adapter à notre environnement et mieux construire dans le bâtiment.
Pensez-vous que nous allons arriver à ce modèle de construction un jour ?
Bien sûr que nous allons y arriver ! Parce qu’on travaille conjointement avec tous les secteurs, notamment avec le secteur de l’habitat pour mettre en place des cahiers des charges bien établis qui prennent en considération tous les concepts d’efficacité énergétique pour les projets futurs.
S. O.