Sécurité alimentaire, le Premier ministre inaugure la banque nationale des semences : Exploit scientifique réalisé par des compétences algériennes

Le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, a procédé, jeudi, à Alger, à l’inauguration de la Banque nationale des semences au Centre national de contrôle et certification des semences et plants (CNCC). Dans une allocution prononcée à cette occasion, en présence du ministre de l’Agriculture et du Développement rural et d’autres membres du gouvernement, le Premier ministre a qualifié cet événement d’étape historique en mettant en exergue l’importance de la création d’une banque nationale des semences dans la concrétisation de la sécurité alimentaire du pays. «Je voudrais exprimer ma joie et ma fierté de superviser cette étape historique, à travers la création de la Banque nationale des semences, qui constitue une autre réalisation qui vient renforcer notre souveraineté nationale, en consacrant la principe de sécurité alimentaire au pays, que nous considérons comme une partie intégrante de notre sécurité nationale», a souligné M. Benabderrahmane.

Des compétences nationales

Il ajoutera que le chemin de la construction nationale sera renforcé par cette grande réussite scientifique qui a été réalisée par des compétences nationales. «La réalisation de cette banque est le fruit d’efforts de recherche et d’études menées par des compétences purement algériennes, diplômés d’instituts et d’universités algériennes et des centres de recherche relevant du secteur de l’agriculture et du développement rural», s’est-il félicité.
Le Premier ministre a mis l’accent sur le grand intérêt porté par le Président de la République au développement de la recherche dans tous les domaines de la connaissance à travers le rapprochement de l’Université des institutions et des administrations, précisant que le gouvernement œuvre pour consolider ce principe à travers ce genre de «réalisations vitales».
Il a relevé l’impérieuse nécessité de faire de la recherche prospective en mettant les centres et les instituts de recherche au service du développement du secteur agricole tout en valorisant les compétences du domaine. «Quand on voit ce que l’Université algérienne forme chaque année comme cadres et compétences dans tous les domaines et que nous ne voyons pas l’impact de cet effort sur le terrain, alors que nous importons plus de 10 milliards de dollars de nos besoins alimentaires, ceci nous pousse à faire ce saut national afin d’atteindre cette sécurité alimentaire en exploitant toutes les capacités nationales existantes et tous les centres de recherche», a-t-il insisté.

Vers la création d’une banque nationale de gènes

Selon le Premier ministre, l’inauguration de la Banque Nationale des semences démontre ces capacités qui ont été réalisées sur le terrain, ajoutant qu’il s’agit d’une première étape, car le but ultime c’est les gènes, et la concrétisation de l’engagement pour la création d’une banque nationale de gènes. Il a indiqué que celle-ci permettra de consacrer l’indépendance totale de l’Algérie dans ce domaine, d’autant plus que l’Algérie dispose un important patrimoine génétique animal et végétal. «Nous avons plusieurs races animales et plusieurs espèces végétales qu’on doit préserver, qu’on doit conserver et faire évoluer vers d’autres sphères qui vont renforcer notre politique visant à concrétiser la sécurité alimentaire», a-t-il noté.
Il dira que l’Algérie doit être un élément efficace au niveau des marchés mondiaux, non pas en tant qu’importateur, mais en tant qu’exportateur, comme elle l’était auparavant. «Notre pays était considéré à une époque comme un réservoir important de céréales, comment est-elle devenue aujourd’hui l’un des principaux importateurs?», s’est interrogé M. Benabderrahmane tout en précisant que notre pays occupe la quatrième place mondiale en terme d’importations de blé tendre, alors qu’on était producteur et consommateur de blé dur. Il a relevé la nécessité de revenir à ce mode de consommation qui est non seulement sain mais aussi produit au niveau national. «Il faut revenir à ce domaine de production pour mettre fin à la dépendance», a-t-il insisté, avant d’appeler tous les intervenants dans le secteur agricole à intensifier leurs efforts pour couvrir l’année prochaine 80% des besoins nationaux afin d’aller vers la suspension de l’importation des semences maraîchères en vue de mettre en valeur les capacités algériennes en matière de production des semences.
Le Premier ministre a jugé dans ce contexte que les semences sont importantes comme ressource vitale et irremplaçable, jouant un rôle clé dans le développement durable de l’agriculture et un héritage transmis aux générations futures pour faire face à des défis majeurs, liés notamment aux changement climatiques. «Les semences sont utilisées comme point de départ de tout programme d’amélioration des plantes pour répondre aux principaux défis liés notamment au changement climatique, et ce, à travers la création de variétés adaptées aux changements climatiques et résistantes aux maladies», a-t-il précisé.
Il a indiqué que la Banque nationale de semences s’inscrit dans le cadre d’une «vision prospective» adoptée par l’Etat, en vue de faire progresser les différentes filières de l’économie nationale, notamment dans le secteur agricole, et d’en faire une locomotive du développement national. Il a souligné, dans ce sillage, le saut qualitatif enregistré par le secteur de l’agriculture dans les différentes filières de production, grâce aux engagements du président de la République, qui, a-t-il dit, a placé l’agriculture au centre des préoccupations majeures du pays dans le plan d’action du gouvernement, à travers la mise en place d’une série de mesures incitatives et d’accompagnement au profit des professionnels du secteur (agriculteurs, producteurs et éleveurs). Il a, à cet égard, appelé à intensifier les efforts de recherche pour généraliser l'utilisation des moyens biologiques dans la prévention des maladies des plantes au lieu des pesticides chimiques. Il a également souligné l'importance de rapprocher les centres universitaires des laboratoires de recherche, estimant impératif de mettre à contribution les compétences nationales et de limiter le recours à l'étranger, sauf pour des apports technologiques de pointe. Notons que le Premier ministre a entamé cette rencontre par la visite d’une exposition des différents instituts et centres de recherches du domaine agricole, où il s’est entretenu avec les responsables, avant de visiter les différents laboratoires relevant du Centre national de contrôle et de certification des semences et plants (CNCC) où sont préparées les semences devant être stockées dans la banque. A l’issue de cette rencontre, M. Aïmene Benabderrahmane s’est rendu à l’Institut national de la protection des végétaux (INPV) à El-Harrach où il a inspecté les deux laboratoires d’analyse des pesticides utilisés en agriculture et le département de la conservation des insectes.

Kamélia Hadjib

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