Retraite proportionnelle : Le ministre du Travail clôt le débat

Ph. Y. Cheurfi
Ph. Y. Cheurfi
Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Fayçal Bentaleb, a tranché, hier, la question du système de retraite proportionnelle, excluant son retour. Il a précisé que «la retraite proportionnelle sans condition d'âge a été instituée en 1997 en raison des conditions socioéconomiques prévalant dans le pays à cette époque, marquée par le licenciement de 400.000 travailleurs et la fermeture de 1.000 entreprises».
En réponse aux préoccupations des membres du Conseil de la nation, lors d’une séance plénière consacrée à la présentation et au débat de deux textes de loi sur la liste des fêtes légales et la retraite, il a affirmé que ce système étranger à notre régime social n’existait pas auparavant. C’est une mesure exceptionnelle à la base soumise à un contexte particulier. «Aujourd’hui, nous sommes libres et nous ne sommes plus en 1997. Nous disposons de la force et de la liberté dans la prise de décision dans le domaine social d’un montant de 1.5 milliard de dollars. La hausse des salaires faibles et moyens, la révision des allocations de retraite, mais aussi la hausse de l’allocation chômage, décisions prises par le président de la République Abdelmadjid Tebboune, durant la période post-Covid, en sont la preuve», soutient-il. M. Bentaleb a rassuré que «l’État demeure attaché à ses principes et à ses valeurs sociales, conformément aux engagements du président de la République. Le régime de retraite adopté par l’Algérie en 1983 est basé sur la justice sociale, la solidarité et la distribution. Nous visons d’aller vers une Algérie nouvelle, et créer une économie nationale forte et des richesses nationales», affirme-t-il.
Des membres du Conseil de la nation ont plaidé pour le retour au régime de retraite proportionnelle, lors d’un débat sur le projet de loi modifiant et complétant la loi 83-12 du 2 juillet 1983, modifiée et complétée, relative à la retraite, présenté par le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Fayçal Bentaleb, lors d’une séance plénière.
Le sénateur Chafik Si Ali, du FLN de la wilaya d’Aïn Témouchent, a indiqué, dans son intervention, que «la retraite proportionnelle est une revendication de milliers de travailleurs et un droit d’une grande catégorie de fonctionnaires», plaide-t-il. De son côté, le sénateur Abderrahmane Kenchouba a estimé que «la retraite proportionnelle est une revendication principale, notamment pour les femmes et les métiers pénibles, en raison des pressions psychologiques. Cela ne va impacter la Caisse nationale des retraites, et va, par contre, assurer de nouveaux postes d’emploi permettant de réduire le taux de chômage et le recrutement d’une main- d’œuvre jeune, pour booster le marché national de l’emploi», insiste-t-il.
 
L’insertion professionnelle, d’ici la fin de l’année 
 
Des sénateurs ont saisi l’occasion pour évoquer la question des contractuels, restés en suspens depuis plusieurs années. Le ministre du Travail a assuré que l’opération d’intégration est en cours et sera parachevée avant la fin de l’année en cours, rappelant l’insertion professionnelle de 500. 000 bénéficiaires des Dispositifs d’aide à l’insertion professionnelle (DAIP) et d’activités d’insertion sociale (DAIS). «C’est un grand chiffre», relève-t-il, tout en soulignant l’engagement de son département à achever l’opération d’ici le 31 décembre prochain, à savoir dans les délais. Le ministre a rappelé que cette décision répond aux instructions du chef de l’État ayant pour objectif de donner l’opportunité aux bénéficiaires de ces dispositifs d’obtenir des postes d’emploi permanents.
À l’occasion, M. Bentaleb a évoqué le cas des bénéficiaires des Dispositifs d’insertion sociale des jeunes diplômés (DISJD) et de celui de l’Activité d’insertion sociale (DAIS), dont les contrats ont expiré. «Il faut définir les raisons d’expiration, soit le bénéficiaire est décédé ou en voyage ou a créé une entreprise. Nous comptons près de 2.3 millions de bénéficiaires du dispositif. Si le contrat a expiré, il est considéré chômeur et peut bénéficier de l’allocation chômage allouée à 2 millions de jeunes», précise-t-il. Il a ajouté que «notre souci est d’aller à la production, pour créer des postes d’emploi et de la richesse». Le ministre a également assuré, en réponse à l’intervention du sénateur Bouziane Zerkaoui, du parti El-Bina de Khenchela, plaidant pour la numérisation des archives du système de retraite, que «les applications sont sécurisées».
Le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, a tenu à préciser, à l’issue des débats, que «l’État social s’explique politiquement à voir le poids de l’Algérie et la définition du système dans notre pays», lance-t-il. 
 
Neila Benrahal
 
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«Reconnaissance aux anciens travailleurs dévoués»

 
Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale a précisé, lors de la présentation du texte de loi modifiant et complétant la loi 83-12 modifiée et complétée relative à la retraite, que «ce projet vient en concrétisation des engagements du président de la République et en application de ses instructions données, lors de la réunion du Conseil des ministres du 25 décembre 2022, portant amélioration du pouvoir d'achat des citoyens. Le but étant, selon le Président Tebboune, de préserver leur dignité, en leur garantissant un revenu décent, notamment pour les retraités, et ce par la révision du montant des pensions et des allocations de retraite».
Dans son allocution, Bentaleb a souligné que «ce projet de loi vise à contribuer à l’instauration d’une politique sociale juste adoptée par l’État dans l’objectif de protéger les catégories vulnérables et les retraités à faible revenu». Il a expliqué que le projet stipule la révision du seuil minimum des pensions de retraite, qui sera fixé à 100% du salaire national minimum garanti (SNMG), au lieu de 75%, en modifiant et en complétant l'article 16 de ladite loi. Le texte prévoit aussi «un seuil minimum de l'allocation annuelle de retraite de l'ordre de 75% du montant annuel du SNMG, sur la base de l'article 47». Lors de la présentation du rapport de la commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la solidarité nationale, l’ordonnateur a déclaré que ce projet de loi «s’inscrit dans le cadre de la consécration du principe de la protection sociale et de la solidarité nationale, en reconnaissance des efforts des travailleurs qui ont contribué à la construction de l’économie nationale et au développement local, et ont assuré la continuité des entreprises publiques et privées», assure-t-il. Les sénateurs ont fait part de leurs préoccupations et ont évoqué plusieurs questions relatives à ce sujet, réaffirmant, dans leurs interventions, le caractère social de l'État. Ils sont assurés que ce projet est une concrétisation du Président de ses 54 engagements. Pour le sénateur Omar Dadi Addoune, c’est un projet qui assure la protection du régime des retraites.
 
N. B.

 

 

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