
Aussi, la Déclaration de coopération stratégique entre les deux pays, qui constitue depuis 2001 «le fondement des relations bilatérales», est appelée à être revue à la faveur d'un nouveau document qui permettra, conformément à la volonté des présidents russe et algérien, de renforcer la coopération bilatérale. C'est ce qui a été annoncé par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à l'occasion de sa visite. Cette annonce fera dire à M. Aradj Slimane, doyen de la faculté des sciences politiques et relations internationales, que la visite du chef de la diplomatie russe à Alger est «très importante» pour les deux pays. Contacté par El Moudjahid, le politologue indique que si «la Russie est un partenaire sûr pour l'Algérie», il n'en demeure pas moins aussi que, pour Moscou, Alger l'est tout autant. Les deux pays, a-t-il souligné, «sont liés par une coopération stratégique appelée à être adaptée en fonction des mutations régionales et internationales», qui ne manqueront pas de redéfinir la relation de la Fédération de Russie avec nombre de pays, qui s'appuiera sur ses alliés et partenaires stratégiques à la tête desquels se trouve l'Algérie. Pour M. Aradj, «la Russie se dirige aujourd'hui, dans le sillage de la crise ukrainienne, à privilégier l'établissement d’alliances nouvelles et différentes». De même, estime notre interlocuteur, «cette visite vise à donner un plus grand élan à la relation stratégique bilatérale, tout en réaffirmant le rôle pivot de l'Algérie sur la scène régionale». Il en voudra pour preuve le fait que «le ministre russe a exclu de sa tournée le Maroc et d'autres pays». Et d'indiquer que les relations algéro-russes «sont bâties sur les intérêts communs et une confiance mutuelle», tout en rappelant que «l'Algérie est un pays qui ne prend pas parti dans les conflits et refuse de recourir au marchandage». Concernant la signature annoncée d'un document qui servira de base pour renforcer la coopération bilatérale, M. Aradj dira qu'il ne fait pas l'ombre d'un doute qu'il tiendra compte des mutations et défis internationaux engendrés par la pandémie de la Covid-19. Pour le doyen de la FSPRI, «la sécurité alimentaire et énergétique, la coopération technique et le transfert de technologie sont des axes qui seront pris en charge dans ce nouveau document».
Nadia K.