
Le tourisme est un phénomène social, culturel et économique considéré comme l'un des secteurs les plus attractifs, une source importante de revenus en devises, de richesses et de croissance économique. Aussi, 10% du PIB mondial est généré par le secteur du tourisme. Maintenant la question qui mérite d'être posée est pourquoi l’activité touristique en Algérie est-elle marginale ? Ne disposons-nous pas d’atouts à mettre en valeur dans des offres touristiques ? Aussi, comment faire pour attirer, séduire des touristes nationaux et étrangers pour la promotion de la destination Algérie ? Des richesses diverses existent en Algérie, qui ne demandent qu’à être mises en valeur et qui donneront incontestablement une profondeur à la destination touristique de l’Algérie et de ses différentes contrées. Les professionnels du tourisme sauront certainement en faire un projet d’avenir. Le choix d’une destination par des touristes résulte en effet des caractères d'attractivité du lieu, mais aussi d'un ensemble de facteurs dépendant des touristes eux-mêmes, de la nature de leur quête et de leurs besoins (détente, culture, histoire, etc.). Sur le sujet, l'expert international en économie, Farid Benyahia, a indiqué de prime abord qu'on appelle le «tourisme en général, en terme économique, l'industrie sans vapeur». Cette industrie fait partie des services, c'est- à- dire qu'elle est indispensable, où le taux du PIB dans certains pays dépasse 60 % à 70% du taux économique global», a-t-il argué. Ce qui est intéressant, ajoute-t-il, «c'est que cette industrie commence à se développer en Algérie». Néanmoins, cet économiste estime qu'il y a un manque de «visibilité dans la stratégie» globale du secteur. Car on n’a pas «segmenté le secteur du tourisme qui regroupe plusieurs types, dont le tourisme urbain, balnéaire, des montagnes, de la steppe, du Grand Sud, le tourisme culturel, culinaire, religieux... Il nécessaire de segmenter le secteur pour «déterminer nos forces et nos faiblesses pour y remédier», a-t-il commenté. Il est important de savoir aussi que le «tourisme ne dépend pas uniquement des infrastructures». On se demande tous ce qui attire les gens vers certaines destinations comme la France ? «La première chose à comprendre c’est les bons services fournis à l'aéroport, les ports, l'art culinaire, les marques, le shopping, mais aussi le théâtre, la musique, le cinéma, l'opéra, etc. En Algérie, «je pense qu'on a développé un petit peu à Alger et à Oran le business tourisme, ou le tourisme urbain». «On a vu la réalisation des petits hôtels avec de bons services et des marques qui attirent plus d’un. Mais le problème qui se pose pour le tourisme est que tout ce que gagnent les promoteurs, ils le perdent chaque année par la faute des difficultés en matière de remboursement». Cela dit, l'Etat doit «revoir sa politique en faveur des investisseurs en leur offrant de nouvelles cartes à des taux de remboursement réduit» leur permettant de développer leurs produits touristiques. En outre, il est nécessaire de «développer un surplus de production», car la «cherté de la vie ne permet pas aux Algériens d'aller dans un hôtel à 15,000 dinars la nuitée. En Tunisie, au Maroc, et même en Espagne, les prix sont moins chers», a-t-il analysé. Il est question, a-t-il dit, en plus de la promotion de la production, de développer les moyens de transport en commun, comme dans les grandes destinations touristiques (Paris, Londres, Madrid, ou dans les pays arabes comme à Dubaï et Doha). Abondant dans le même sens, Mahmoud Attou, membre de l'association des agences de tourisme (FNAT), a estimé que si l'Algérie veut sortir de sa dépendance aux hydrocarbures, il faut booster les investissements touristiques et surtout donner plus de priorités à ce secteur». Et ce, à travers «l'amélioration de la qualité du service, l’assouplissement des contraintes bureautiques, et enfin, l'instauration d'une culture touristique, en commençant par l'introduction des programmes de formation dans les écoles algériennes».
Samia Boulahlib