
Le président de la République a ordonné, lors du dernier Conseil des ministres, la poursuite des contacts avec le partenaire russe, pour faire aboutir le projet de production du vaccin Spoutnik-V en Algérie, dans les plus brefs délais. «M. Tebboune a raison d’insister et de demander qu’il y ait une accélération dans la réalisation de cet ambitieux projet», déclare le président du Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (SNAPO), Messaoud Belambri.
Le docteur Belambri relève à cet effet l’importance de lancer le projet, du moment qu’il existe une entente les deux parties et un accord de principe pour implanter cette usine. «Nous tirerons profit de cette opportunité, à travers le transfert du savoir et du processus technologique. Mais le projet risque de ne pas voir le jour ou, au mieux, être retardé si le contact et le suivi ne sont pas maintenus de manière régulière. On doit donc élaborer un programme précis dans le temps et un calendrier qui définisse les différentes étapes à accomplir. Le retard en termes d’acquisition et de durée de réalisation du projet pourrait entraîner un retard dans la réalisation du programme de vaccination», dit-il. Il relève que les doses importées ne suffisent pas à réaliser les objectifs tracés, à savoir toucher entre 20 et 25 millions de la population algérienne. «Pour vacciner 70% de la population, objectif du ministère de la Santé, il faut disposer de doses suffisantes qui ne peuvent être acquises par le biais de l’importation, qui reste insuffisante au vue de la tension sur les vaccins à l’échelle mondiale ; il faut accélérer le processus en intensifiant les contacts pour faire aboutir le projet», ajoute-t-il.
Saidal comme partenaire
Il juge nécessaire d’entamer rapidement le travail, pour assurer le lancement effectif de la production en Algérie, tout en exprimant sa satisfaction quant au choix du laboratoire Saidal comme partenaire exclusif. «Le groupe dispose de moyens humains et matériels importants pour mener à bien ce projet, la mise en production effective pourrait démarrer d’ici 6 mois», a-t-il estimé. S’agissant de la décision portant accélération des procédures de soutien à l'investissement dans l'industrie pharmaceutique, le président du SNAPO plaide pour le développement d’une économie locale basée principalement sur l’industrie et pour la production de ressources dans les domaines agricole et industriel, car, au regard des difficultés économiques que connaît l’Algérie, tout ce qui peut être produit localement va constituer un plus pour l’économie nationale, l’industrie pharmaceutique étant l’un des secteurs les plus prometteurs. Notre interlocuteur rappelle les réformes adoptées dans le secteur de l’Industrie pharmaceutique, notamment le lancement effectif de l’Agence nationale des produits pharmaceutiques qui a permis l’enregistrement de plus de 300 produits qui étaient en attente depuis des années pour être produits localement. Pour lancer l’investissement dans le domaine pharmaceutique, il évoque deux aspects principaux : l’outil de réalisation des projets et l’enregistrement des produits inscrits pour être produits localement. «Il existe quelque 140 projets en cours pour promouvoir l’industrie pharmaceutique et 95 unités de production sont actuellement opérationnelles. Plus vite les projets seront mis en production, plus vite nous réduirons la facture de l’importation pour plus d’autonomie et d’indépendance en matière de dotation en produits pharmaceutiques et de dispositifs médicaux», a-t-il encore affirmé. Le Dr Belambri juge important de s’assurer que les délais de réalisation des projets et d’enregistrement des produits pharmaceutiques soient raccourcis. «Nous devons insister sur l’encouragement et l’accélération de l’investissement et la réalisation des projets, notamment le suivi, afin de déceler les difficultés de terrain», relève-t-il, insistant sur la régulation, à travers l’enregistrement des produits qui sont vraiment utiles et essentiels. Il faut donc produire des médicaments ou des produits qui étaient importés et ceux qui étaient indisponibles, même sur le marché international, d’où l’importance d’orienter la production nationale vers la production de la matière première. Le praticien estime que l’objectif de réduire la facture des importations pharmaceutiques d'au moins 400 millions USD d'ici fin 2021 dépend de la réalisation des projets et de l’entrée en production des produits inscrits à la production locale. «Je pense que ce volume en matière d’économie sur un délai de 10 mois est un objectif tout à fait raisonnable et réalisable», conclut-il.
Kamélia Hadjib