Pr Boukhalfa Yaici, directeur général de Green Energy Cluster Algeria : «Une opportunité pour l’industrie et les services locaux»

Dans une déclaration récente à El Moudjahid (édition du 20 mai dernier, ndlr), le Pr Boukhalfa Yaici, directeur général de Green Energy Cluster Algeria (GRP), a plaidé pour que les produits et services fournis localement soient intégrés dans l'offre de 1.000 MW. «L'intégration ne peut pas être globale et systématique», dit-il. «Il y aura des taux qui vont être différenciés, comme par exemple les panneaux solaires, la câblerie et les structures où les opérateurs ont les capacités nécessaires pour combler les besoins du marché à 100%, ce qui n'est pas le cas pour les panneaux photovoltaïques dont les producteurs locaux peuvent atteindre 20 à 30% de part du marché, d'où l'importance des mesures d'accompagnement pour pouvoir donner un chance aux acteurs locaux de répondre aux besoins de marché national», a-t-il expliqué. Pour notre expert, l'objectif escompté n’est pas uniquement les 1.000 MW, mais le projet, «plus ambitieux», de 15.000 MW. «Donc, a-t-il poursuivi, c'est la démarche de mise en place de 1.000 MW par an qui va réellement se mettre en place. Ce sera une opportunité importante pour l'industrie et les services locaux.»
Le Pr Yaici, se disant confiant, a déclaré : «Nous avons une carte à jouer pour inviter les investisseurs internationaux à venir s'installer en Algérie. La promotion de la production algérienne va donner la possibilité au tissu industriel de se consolider et de se développer.
Il ne faut pas omettre que l'objectif derrière le lancement de ce mégaprojet est la création d'emplois. La mise en exergue du contenu local permettra à l'écosystème industriel algérien de se mettre durablement en place. Nous avons donc là tous les éléments qui vont prendre une place. Chacun devra jouer son rôle dans cette chaîne de valeurs.»
Réaliste dans l'analyse qu'il propose, le Directeur général de Green Energy Cluster Algeria considère qu’il faut «laisser le temps au temps», car la mise en place de MTEER ne date que de juin 2020. «Il faut admettre que c’est un département qui a démarré de zéro. Il a fallu qu’il se structure.
Ensuite, il y a la mise en place des outils et le déploiement des programmes», a-t-il fait remarquer. Rappelant les outils mis en place pour réussir le cap, il souligne la création de la société SHAEMS pour le déploiement de projets de 15.000 MW et aussi le rattachement de l’Agence Nationale pour la Promotion et la Rationalisation de l’Utilisation de l'Énergie (APRUE) au ministère de la Transition énergétique, pour s’occuper de toute la partie relative à l'efficacité énergétique, ainsi que la réappropriation des fonds qui concernent la gestion des énergies renouvelables. Le Pr Yaici estime que le «temps est désormais à l'action» et juge «impératif» de réussir les premiers pas de ce projet.

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le Projet «Solar 1000 MW» en quelques points

- Cinq wilayas du Sud accueilleront la réalisation des centrales photovoltaïques : Laghouat, Touggourt, Ouargla, El-Oued et Béchar. - Le projet prévoit la création de plus de 5.000 emplois directs. - Plus de 80 opérateurs ont retiré le cahier des charges relatif à l'appel d'offres. Un délai de quatre mois pour le traitement des offres techniques, avant de procéder à l'ouverture des plis. - La société Shems, une société mixte entre les groupes Sonatrach et Sonelgaz, a reçu un mandat pour la gestion de ce programme. C’est une société autonome. - Obligation est faite aux investisseurs de réaliser les stations avec un taux d’intégration de 40 à 50%. - Huit composants essentiels identifiés dans la mise en place d’une station sont disponibles au niveau local. - Un manque en matière de production de cellules photovoltaïques est enregistré. Les autorités comptent néanmoins assurer, dans quelques mois, une production de ces cellules, avec un taux de 100%. - Le financement est à la charge exclusive de l'investisseur. Il sera fait appel au modèle de «Project Finance» imposant à l’investisseur de ramener ses propres financements. Ce financement se concrétisera dans le cadre de la constitution d’une société de projet, dont le capital sera détenu à 66% par l’investisseur et les 34% répartis (17%) entre les groupes Sonatrach et Sonelgaz. - L’énergie électrique qui sera produite à partir des stations sera injectée dans le réseau national. - Le programme national des énergies renouvelables vise à installer 15.000 MW d'ici 2035. - Grâce à ces projets, nous pouvons atteindre une production annuelle de plus 2.000 GWh d'énergie électrique et d'économiser 549 millions de mètres cubes de gaz et éviter l'émission de 1 million de tonne de carbone (CO2).

 

 

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