
Le président de la commission en charge de la vaccination à l'hôpital Mustapha-Pacha, le professeur Rachid Belhadj, estime que la demande sur le vaccin contre le coronavirus par les catégories concernées devrait connaître une augmentation, 15 jours après le début de l'opération. «Les citoyens vont être nombreux à vouloir se faire vacciner, après s'être assurés que le vaccin n'entraîne pas de complications graves sur la santé», a déclaré le Pr Belhadj. Le chef du service de médecine légale de l'hôpital a affirmé à El Moudjahid, qu'aucune complication grave n'est apparue à ce jour chez ceux qui ont été vaccinés, qu'il s'agisse des membres du corps médical et paramédical ou parmi le grand public, à l'exception de quelques effets secondaires, tels que des étourdissements ou une légère fièvre. Le professeur Belhadj, qui est également président du Syndicat national des médecins légistes, a considéré la modeste affluence sur les services de santé pour se faire vacciner contre la Covid-19 comme «un comportement normal». «C'est un vaccin nouveau que les citoyens appréhendent, parce qu'ils ignorent les effets sur leur santé. De ce fait, nombre de personnes préfèrent attendre avant de se faire vacciner, afin de s'assurer qu'aucune complication grave ne soit enregistrée sur les catégories qui ont reçu en priorité le vaccin», a-t-il souligné. Selon le même spécialiste, le taux de participation à la campagne doublera deux semaines après son lancement à Blida, ce qui nécessite de doubler les capacités d'accueil pour prendre en charge les personnes qui arriveront aux centres de vaccination pour recevoir la première, puis la deuxième dose de vaccin. «C'est ainsi qu'on pourra garantir le bon déroulement de la campagne de vaccination sur laquelle les spécialistes placent de grands espoirs pour maîtriser la pandémie», a-t-il dit. «Actuellement, la situation épidémiologique est stable et connaît une baisse du nombre de cas d'infections chez les personnes âgées et les personnes atteintes de maladies chroniques ciblées par la campagne. La vaccination est interdite pour toute personne souffrant de fièvre ou d'hyperglycémie, d'hypertension artérielle, ou qui subit une chimiothérapie», a-t-il rappelé. «Six mois au plus tard après le lancement de la vaccination, la propagation de l'épidémie va diminuer à des niveaux très bas, ce qui rend le vaccin inutile, et donc le fait d'importer un grand nombre de doses peut entraîner le gaspillage d'une partie importante», a-t-il expliqué. Il a fait savoir que la campagne de vaccination se poursuivra tout au long de l'année en cours, et maintiendra son caractère facultatif, afin de ne pas faire pression sur les catégories concernées.
Les pouvoirs publics assureront l'acquisition de doses supplémentaires par lots, afin de répondre à la demande et immuniser le plus grand nombre possible de personnes contre le virus. Il a expliqué que l'efficacité du vaccin réside dans sa formule basée sur l'injection de petites quantités de virus inactivé, pour renforcer l'immunité en stimulant le corps à produire des anticorps. C'est une formule qui n'est pas différente des vaccins traditionnels connus et largement utilisés au pays depuis des décennies, citant, à titre d'exemple, les vaccins contre la rougeole, le tétanos, la polio et la grippe saisonnière. Le professeur Rachid Belhadj a ajouté que tous les services en charge de l'organisation de la campagne de vaccination au niveau des hôpitaux universitaires ont été dotés de salles de soins intensifs pour traiter les cas d'urgence, tout en mobilisant des équipes médicales pour examiner la personne avant d'être vaccinée. Il a précisé qu'au niveau de l'hôpital universitaire Mustapha-Pacha, la vaccination de 5.000 médecins, infirmières et assistants, a été lancée, en application de la décision ministérielle du 11 janvier définissant les modalités d'encadrement et d'organisation de la campagne au niveau des unités sanitaires spécialisées. Les hôpitaux universitaires prennent en charge la fourniture des moyens logistiques, notamment les centres de stockage. Les médecins et infirmiers assurent l'organisation et le déroulement de l'opération et le suivi des éventuelles complications. À ce titre, il fera savoir que l'hôpital universitaire Mustapha-Pacha a renforcé les unités sanitaires de la capitale, avec 4 centres de stockage du vaccin à une température de moins 20 degrés.
Salima Ettouahria