
Edité par El Moudjahid, le N°15 de Politis-El Moudjahid, une revue mensuelle électronique dédiée aux questions de politique et de relations internationales, propose à ses lecteurs une multitude de sujets traitant l’actualité de l’heure. A commencer par le scandale du Marocgate auquel la revue consacre un volumineux dossier qui met en lumière une véritable « ingénierie socio-corruptrice. Une stratégie qui consiste à utiliser des subterfuges et des moyens de corruption, de manière systémique, sous la direction de l’appareil sécuritaire (les services secrets, au sens large), et touchant tous les aspects de la société. Une machine corruptrice bien huilée, car elle a été éprouvée au cours du temps et de l'espace». Qu’on ne s’y trompe pas. Le Marocgate n’est pas qu’une affaire de corruption de quelques hommes politiques, écrit l’éditorialiste. «La corruption par le Maroc est particulière car elle implique une structure tentaculaire, de nombreux acteurs, des sommes colossales et sur une longue durée. Elle porte sur un domaine clé. Il s’agit du domaine législatif d'une organisation continentale. C’est le vote de traités internationaux portant sur plusieurs années, impliquant plusieurs pays et concernant plusieurs centaines de millions de consommateurs européens. Là réside l’une des particularités de cette véritable industrie de la corruption.» Il faut revoir tous les accords signés par l’UE avec le Maroc, surtout ceux qui ont lésé le Sahara occidental, exigent maintenant des eurodéputés.
L’enquête de Politis-El Moudjahid revient avec détail sur les procédés ô combien peu orthodoxes utilisés par le Makhzen pour réaliser ses objectifs et explique les tentacules de la corruption du Maroc, s’attardant à cet effet sur l’épisode de la corruption des parlementaires de l’Union européenne. Pour ce faire, des contributions fort intéressantes sont données par des diplomates et autres experts en la matière, à l’instar de Chérif Chikhi, ancien ambassadeur, qui explique dans son intervention «La diplomatie des carnets de chèque du Maroc», et de Mohamed Ould Cherif, directeur du Centre d’études et de documentation franco-sahraoui, et Ahmed Baba Miské qui évoque dans sa contribution «Les particularités du scandale».
Ce numéro 15 de la revue revient en janvier sur la visite dans notre pays de la présidente du Conseil des ministres d’Italie, Giorgia Meloni, et évoque l’historique des relations entre l’Algérie et l’Italie sous le titre révélateur «L’entente parfaite à l’ombre d’Enrico Mattei» pour dire que la coopération bilatérale et le partenariat «gagnant-gagnant» n’ont jamais atteint de tels niveaux d’excellence. On peut citer à titre illustratif l’industrie automobile dont l’usine Fiat commencera la production dès ce mois de mars et surtout le secteur de l’énergie (gaz, électricité, ammoniac et hydrogène). D’autres questions nationales et internationale et événements passés sont revisités dans cette revue, à l’instar de la réunion gouvernement-walis et le 25e anniversaire de la création du Conseil de la nation. Tout comme il est question de rappeler le «rôle leader» que joue désormais notre pays dans la stabilité régionale et le règlement des conflits sur la scène régionale et internationale, comme l’ont rappelé plusieurs organisations internationales, l’ONU notamment et même de hauts responsables occidentaux, à l’image de la Secrétaire d'Etat adjointe américaine en charge des organisations internationales. Enfin, et comme un hymne au génie, Politis-El Moudjahid rend hommage à l’un des plus célèbres artistes algériens, en l’occurrence Rouiched, «Un nom gravé dans la culture algérienne» comme le souligne le titre du portrait.
S. A. M.
Politis N° 15 janvier 2023 - PDF
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