Paranoïa

Décidément rien ne pourra faire sortir le Makhzen de sa paranoïa. D’échec en échec, la diplomatie marocaine doute de tout à commencer par son voisin direct : l’Algérie qui, il y’a quelques décennie et en tant que jeune nation a dû subir la folie expansionniste du roi…mal lui a pris. Ce sentiment de frustration aigu, accentué par le bourbier du Sahara occidental et les tensions sociales sans précédent au sein du royaume, fait perdre le nord à « Amir el moûminines » qui ne croit dorénavant plus en rien sauf à la technologie d’un état voyou avec qui les relations entretenues jadis secrètement commencent à livrer à l’opinion le niveau de compromission du Maroc contre les siens et la cause arabe. La trahison pratiquée à grandes échelle, devient pour ainsi dire un modus operandi que Mohamed VI a hérité de son légataire, maitrise parfaitement jusqu’à en faire une marque déposée. En 1965, lorsque les dirigeants arabes et les commandants militaires se sont rencontrés à Casablanca, le Maroc a permis au Mossad de mettre sur écoute leurs salles de réunion et suites privées. Les écoutes clandestines ont donné, donc, à Israël un aperçu sans précédent de la pensée, des capacités et des plans arabes, qui se sont révélés vitaux pour le Mossad et les Forces de défense israéliennes dans la préparation de la guerre de 1967. L’histoire avait alors pris une autre tournure et qui continue à s’écrire jusqu’à présent avec les vies palestiniennes. Avec « Pegasus », assimilé par les observateurs et autres analystes à la pratique de la sinistre Stasi, le Makhzen ne fait pas dans le renouveau mais confirme sa vraie nature de prédateur sans foi ni loi. Au cœur du plus grand scandale d’espionnage au monde, Rabat réendosse ainsi sa véritable vocation: la sous-traitance pour un état tiers. Le leadership demeure un costume bien trop grand pour les sous-fifres…
M T

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