Palestine / Boukadoum à l’ONU : «Décréter un état d’urgence humanitaire»

Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a appelé, jeudi à partir du siège des Nations unies à New York, le Secrétaire général de l’Organisation à décréter un état d’urgence humanitaire dans les territoires palestiniens occupés, afin d’atténuer les souffrances des civils exposés depuis plusieurs jours à une agression sioniste inédite.

«Nous avons tous vu les images terrifiantes de destruction et avons suivi en direct les agressions ayant ciblé la vie et les lieux saints à Al-Qods occupée, ainsi que les raids sauvages qui ont semé la mort et l’horreur dans le secteur encerclé de Ghaza», a précisé M. Boukadoum, dans une allocution prononcée au nom du Groupe arabe au Nations unies — que préside l’Algérie durant le mois de mai, lors de la réunion d’urgence de l’Assemblée générale sur la situation au Moyen-Orient et la cause palestinienne.
Face à «l’inertie du Conseil de sécurité qui tarde à prendre position vis-à-vis de ces événements tragiques», le Groupe arabe affirme «l’impératif pour l’AG d’agir rapidement afin d’adopter des actions pratiques, parvenir à un arrêt total de l’agression que subissent les Palestiniens et recourir à tous les moyens disponibles pour les protéger, ainsi que leurs lieux saints», a-t-i martelé.
Pour ce faire, «le Groupe arabe exhorte le SG de l’ONU à décréter un état d’urgence humanitaire, pour permettre à la communauté internationale de contribuer effectivement à l’atténuation des souffrances des civils palestiniens, et d’agir pour la reconstruction du secteur de Ghaza, qui souffre depuis 15 années sous le joug d’un embargo inique», a-t-il conclu.

«Peut-on rester inertes, les bras croisés ?»

Sabri Boukadoum a appelé à agir rapidement et à prendre des mesures palpables, pour amener l’entité sioniste à cesser son agression contre la peuple palestinien sans défense, et à mettre en œuvre les décisions onusienne qui garantissent aux Palestiniens leur droit à l’autodétermination et à l’indépendance. Dans son allocution au nom du Groupe arabe à l’ONU, que l’Algérie préside en mai, lors de la réunion d’urgence de l’AG de l’ONU sur la situation au Proche- Orient et la question palestinienne, M. Boukadoum a indiqué que «cette réunion intervient, à la lumière de la situation chaotique dans laquelle vivent nos frères palestiniens, suite aux crimes barbares et à l’agression sauvage commis à l’encontre d’un peuple dont le seul tort est d’avoir refusé de se soumettre à la logique de spoliation de ses terres et à la politique du fait accompli».
«Peut-on rester inertes les bras croisés derrières nos écrans, à compter les centaines de morts et de blessés, dont des femmes, des enfants et des vieux ? sans parler des dégâts considérables causés aux principales infrastructures», s’est interrogé M. Boukadoum, après avoir évoqué «les photos et images terrifiantes de destruction et de massacres», que le monde entier a vues et qui «ont ciblé la vie et les lieux saints à Al-Qods occupée, ainsi que les raids sauvages qui ont semé la mort et l’horreur dans le secteur encerclé de Ghaza».
De même qu’il s’est interrogé sur «la possibilité de croire, après avoir vu de nos propres yeux, aux allégations fallacieuses qui tentent de justifier le mutisme du Conseil de sécurité ou de mettre l’agresseur et l’agressé sur un pied d’égalité», affirmant que «toute tentative de falsification est incontestablement vouée à l’échec, notamment face aux preuves tangibles et certifiées de démolition de maisons de civils innocents, de toutes formes d’injustice, d’oppression et de violations des droits de l’homme».
L’immunité accordée à l’occupant «ne fera qu’envenimer la situation», a-t-il fait remarquer, ajoutant que cette initiative commune, initiée par l’Algérie au nom du Groupe arabe et par le Niger au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), pour la tenue d’une réunion d’urgence de l’AG, suite à l’incapacité du Conseil de sécurité à cristalliser une position consensuelle pour mettre fin à l’escalade sioniste, lors des deux séances tenues les 16 et 18 mai, a pour objectif d’«amener l’ONU à assumer ses responsabilités qui lui incombent en vertu de la Charte».

L’AG de l’ONU devra adopter des actions pratiques pour faire cesser l’agression et protéger les Palestiniens

Face à «l’inertie du Conseil de sécurité qui tarde à prendre position vis-à-vis de ces événements tragiques», le Groupe arabe affirme «l’impératif pour l’AG d’agir rapidement afin d’adopter des actions pratiques, parvenir à un arrêt total de l’agression que subissent les Palestiniens et recourir à tous les moyens disponibles pour les protéger, ainsi que leurs Lieux saints», a-t-il plaidé.
Dans ce sillage, a-t-il dit, et «face à la gravité de la situation, le groupe arabe appelle à la fédération des efforts de toutes les forces vives afin d’assurer une cessation immédiate de l’agression et une prise en charge rapide de la crise humanitaire catastrophique dans tous les territoires palestiniens occupés, tout en œuvrant pour la création du climat et des conditions propices à la reprise du processus de paix, afin de mettre fin au conflit et à l’occupation de tous les territoires palestiniens, selon les références internationales pertinentes».
Le Groupe arabe a également plaidé pour «une condamnation claire et explicite des tueries systématiques ciblant les Palestiniens, loin de la politique du deux poids, deux mesures, tout en demandant des comptes aux responsables des crimes perpétrés contre les Palestiniens sans défense», appelant le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à «déclarer l’état d’urgence humanitaire», en vue de permettre à la communauté internationale de contribuer efficacement à l’allégement des souffrances des civils palestiniens et à agir pour la reconstruction de la Bande de Ghaza, sous blocus injuste depuis 15 ans.
Après avoir salué la résistance du peuple palestinien et son engagement pour ses droits légitimes, M. Boukadoum a affirmé que cette résistance se heurte à «l’inaction de l’ONU, notamment son Conseil de sécurité, à œuvrer pour trouver une solution juste et globale à la question palestinienne qui alimente l’instabilité au niveau régional et menace la paix et la sécurité internationales».
Et de souligner qu’il «ne saurait y avoir de solutions à la cause palestinienne sans le traitement des causes profondes de tout le conflit, en mettant fin à l’occupation des territoires palestiniens et en permettant au peuple palestinien d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’établissement de son État indépendant, avec Al-Qods comme capitale».
Dans ce sillage, le Groupe arabe a indiqué que la ville occupée d’Al-Qods «reste la capitale éternelle de l’État de Palestine et fait partie intégrante du territoire palestinien occupé», mettant l’accent sur «la nécessité de préserver le statut juridique et historique existant et ses Lieux saints, islamiques et chrétiens, y compris la Mosquée Al-Aqsa».
M. Boukadoum a relevé, dans son allocution, que 76 années après la création de l’Organisation des Nations unies (ONU), «la cause palestinienne a demeuré, pendant ces années, la seule constante dans nos ordres du jour sur une durée dans laquelle des centaines de décisions ont été adoptées, toutes réaffirmant les droits inaliénables du peuple palestinien à l’autodétermination, à l’indépendance et à la souveraineté, et le droit des Palestiniens au retour à leurs maison et à leurs biens. Malgré ceci, l’injustice historique exercée à l’encontre des Palestiniens demeure à ce jour, d’autant plus que les promesses faites par la Communauté internationale, représentée par notre auguste assemblée, n’ont pas été tenues». M. Boukadoum s’est interrogé encore une fois en s’adressant au président de l’Assemblée générale : «Où en sommes-nous quant à la décision no 181 qui a instauré la partition et conféré une formule internationale en plaçant la ville d’Al-Qods sous contrôle international, accompagnée d’une carte détaillée des frontières décidées. Où en sommes-nous de la Conférence de paix de Madrid et des Accords d’Oslo et des centaines de décisions adoptées par l’Assemblée générale et des dizaines de décisions du Conseil de sécurité, de la Décision no 242 en 1967 jusqu’à la Décision no 2334 en 2016 ?»
M. Boukadoum a indiqué que durant cette période, l’autorité occupante a mis sa main sur 85% des territoires palestiniens, alors qu’Al-Qods connaît toujours des campagnes de déplacement forcé de ses habitants et de destruction visant à aliéner son identité authentique. Il a, enfin, exprimé la conviction du Groupe arabe que «la question palestinienne ne saurait être résolue en l’absence d’une position courageuse de notre part pour mettre fin à l’impunité et à l’occupation des territoires palestiniens».

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CNDH : Protection des droits de l’Homme

Le président du Conseil national des droits de l’homme (CNDH), Bouzid Lazhari, a appelé, jeudi, à des mesures pratiques pour la protection des droits de l’homme en Palestine occupée, réaffirmant le soutien et la solidarité absolue de son instance à la cause du peuple palestinien.
«Des crimes abjects sont commis au quotidien contre les civils palestiniens par l’entité sioniste, en violation des droits de l’homme et des droits humains les plus élémentaires, comme le droit à la vie, à l’intégrité physique, à la santé et à la circulation, d’où l’impératif de mesures pratiques pour la protection des droits de l’homme en Palestine», a déclaré M. Lazhari, lors d’un entretien avec l’ambassadeur de l’État de Palestine à Alger, Amine Makboul, au siège du CNDH. Il a fait état, dans ce sens, d’un «travail du CNDH au niveau du réseau arabe des droits de l’homme, y compris la Commission palestinienne des droits de l’homme, qui consent un travail colossal en termes de recensement de tous les dépassements et des exactions soumis aux mécanismes internationaux des droits de l’homme». Cette action intervient également dans le cadre de la sensibilisation de l’opinion publique internationale aux crimes israéliens contre le peuple palestinien, afin que les peuples exercent des pressions sur leurs gouvernements pour mettre fin à ces crimes et violations contraires à toutes les lois internationales. Pour le président du CNDH, «l’entité sioniste, qui prétend être le berceau des droits de l’homme, de la démocratie et des libertés, est en réalité le berceau du racisme et de l’apartheid». Le président du CNDH a réitéré à l’ambassadeur de la Palestine, le soutien et l’appui du Conseil et sa solidarité absolue avec la cause palestinienne. «Le soutien de l’Algérie à toutes les causes justes est indéfectible, d’autant plus lorsqu’il s’agit de nos frères de religion et de langue», a-t-il souligné.
Le peuple palestinien vaincra, en dépit de tous les crimes et politiques de l’occupation sioniste, y compris la politique d’annexion, a soutenu M. Lazhari, relevant que les sacrifices constituent les jalons posés par les peuples sur la voie de l’indépendance. «La foi en la cause et la détermination dans la lutte sont un facteur déterminant dans la victoire du peuple palestinien et l’édification de son État indépendant, avec El-Qods pour capitale», a-t-il conclu.

 

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