Ouverture de filiales de 3 banques publiques à l’étranger : Un gage d’accompagnement des entreprises exportatrices

Trois banques publiques, à savoir la Banque Nationale d’Algérie (BNA), le Crédit Populaire d’Algérie (CPA) et la Banque Extérieure d’Algérie (BEA), note un communiqué de la chefferie du gouvernement, prévoient l’implantation de filiales au niveau de plusieurs pays africains. Aussi, la BEA a également engagé des démarches pour l’ouverture d’un bureau de sa filiale «BEA Internationale» en France. A travers cette démarche, précise la même source, il sera question de répondre aux préoccupations soulevées par la communauté nationale qui y est établie. Joint par nos soins, Mahfoud Kouabi, économiste, affirme que la création desdites filiales «a souvent été une revendiquée par des organisations patronales, pour lesquelles cette action représente un support indispensable dans la promotion et le soutien des exportations de la production nationale». Les pouvoirs publics aussi, explique l’économiste, considèrent cette ouverture à l’international comme «un instrument favorisant la mobilisation de l’épargne de la communauté algérienne résidant à l’étranger et permettant d’accroître les niveaux de transfert des devises vers l’Algérie». Selon M. Kouabi, l’annonce faite par le gouvernement s’inscrit dans «la matérialisation de cette action, programmée depuis quelques années déjà». Dans le même ordre d’idées, l’économiste précise que la réussite de cette opération est «tributaire d’une bonne étude de marché permettant de réelles possibilités de positionnement sur les espaces ciblés». Une évaluation «réaliste et professionnelle des éléments constituant le mix des marchés ciblés conditionnera la réussite, aussi bien commerciale qu’économique de ces filiales». Aussi, enchaîne-t-il, l’organisation et la gestion de ces entités devraient répondre aux «critères de performance de manière à accroître leur compétitivité dans des milieux où la concurrence est rude». Quant à Mourad Goumiri, également économiste, l’ouverture d’agences bancaires à l’international «doit répondre à des logiques d’intermédiation financière, construites sur la rentabilité et l’accompagnement des entreprises algériennes exportatrices ou en direction de la mobilisation de l’épargne des algériens résidents à l’étranger ». Ceci d’autant que, ajoute-t-il, «notre pays dispose de plusieurs banques à l’étranger, mixtes ou totalement propriété de l’Algérie». Pour ce dernier, «il faut commencer par cette évaluation avant de se lancer dans cette opération». Souhil Meddah, expert financier, estime, quant à lui, que ce projet permettra de «canaliser et contrôler leurs flux financiers, en mettant un terme également aux trocs qui existent notamment dans la région sud du pays». D’autre part, et pour la zone Europe où les pays dans lesquels notre diaspora est présente, « il est essentiel d’investir graduellement sur ces zones qui potentiellement sont des sources de ressources en monnaies étrangères pour le compte de la balance des paiements ou des apports vis-à-vis des IDE, qui peuvent transiter sur nos succursales installées dans ces même zones». Par ailleurs il convient de préciser que lors de la réunion du gouvernement, le Premier Ministre a souligné l’importance de ce projet, qui constitue une «réelle opportunité pour le rayonnement économique de l’Algérie, particulièrement sur le continent africain, et a indiqué que toutes les démarches relatives à la mise en œuvre de la 1re phase de ce projet devront être finalisées avant la fin de l’année en cours».

Fouad Irnatene

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