
Le Dr Mohamed Dassamiour, chercheur à la faculté des sciences de la terre à l'université de Constantine, rappelle que l’Algérie possède plusieurs gîtes de baryte. Il explique que les gisements d’intérêt économique sont localisés au nord du pays, tel les gisements d’Aïn Mimoun ( Khenchela), de Bou Caïd (Tissemsilt), Mesloula (Tébessa), Koudiat Safia (Médéa) et de Draissa (Béchar). La production est estimée à 50.000 t/an. «Cette substance est utilisée principalement dans le secteur des forages pétroliers, pharmaceutique et de génie-civile», précise-t-il. L’universitaire explique que l’Algérie, pays vaste, possède un potentiel géologique intéressant, en substances métalliques et non métalliques, telles que le fer, le plomb, le zinc, les phosphates, le sel, le marbre... Cette richesse en ressource minérale, dit le chercheur, «peut contribuer au développement socio-économique du pays». Toutefois, sa contribution au PIB est infime. S'agissant des matières exploitées, le chercheur fait savoir que les granulats et les phosphates sont les principaux matériaux exploités.
Il rappelle l’important effort de prospection effectué durant les 30 dernières années, ce qui a permis, précise-t-il, «de développer l'infrastructure géologique de base et d'inventorier un grand nombre de gîtes et indices, dont certains offrent de réelles perspectives d'investissement pour leur exploitation». Concernant l'élargissement de la carte d'exploration de la baryte aux wilayas de l'extrême Sud, Dr Dassamiour estime que «l’Algérie est sous-explorée, bien qu’elle présente un potentiel géologique et minéral riche et varié», qui est, poursuit-il, «intéressant pour l'investissement».
Pour les prochaines années, l’industrie minière bénéficiera d’un intérêt sans précédent qui lui permettra de se développer au mieux, et ce à travers le lancement de plusieurs projets, en parallèle à l'élargissement de la carte des explorations. Dr Dassamiour précise que les décisions prises lors du Conseil des ministres sont d'un effet important, «dans la mesure où l'industrie minière tarde à prendre son envol, malgré la richesse des ressources minières dont regorge notre pays et même si la loi sur les mines, la prospection et l’exploitation des ressources minières existe depuis mars 2014, et a apporté des modifications par rapport à celle de 2001 qui limitait l’exploitation des petites et moyennes mines à 300.000 tonnes».
«Cette substance (le baryte, ndlr) est utilisée principalement dans le secteur des forages pétroliers, pharmaceutique et de génie-civile», précise-t-il, en insistant sur le fait que pour booster le secteur, le développement des grands projets, tels que le projet d’exploitation de fer de Gara Djebilet et le projet de transformation des phosphates de Djebel Onk, par l'installation d’une usine dans la région de Souk Ahras, ainsi que des projet pour le sel, le marbre et les polymétaux, est nécessaire.
Le lancement de nouveaux projets d’exploration dans le but de la découverte de nouveaux gisements et de nouvelles substances minérales, la valorisation des ressources minérales disponibles dans une perspective de développement durable et l'encouragement du partenariat dans l’investissement minier font également partie des objectifs tracés dans le Plan d’action du gouvernement.
Tahar Kaidi