Marché des assurances : La crise sanitaire est passée par là

Le Conseil national des assurances a publié la note de conjoncture sur l’activité du marché des assurances au quatrième trimestre 2020, en précisant que les données sont provisoires.

Il est souligné que les sociétés d’assurances n’ont pas été épargnées par la crise sanitaire et les effets induits par les mesures de prévention et de lutte contre l’épidémie du coronavirus, ce qui a conduit à une baisse des revenus de toutes les branches. Le marché marque une régression de 6,1%, enregistrant un chiffre d’affaires de près de 137,5 milliards de DA, contre 146,3 milliards de DA à la même période de l’exercice 2019. Les acceptations internationales marquent une hausse de 64,8% représentant un chiffre d’affaires additionnel de 3,8 milliards de DA. Les sinistres déclarés affichent un montant de 70,2 milliards, près de 84,8 milliards de DA à l’exercice du 4e trimestre de l’année précédente qui sert de référence pour toutes les autres comparaisons.

La régression est de 17,2%

Le total des indemnisations versées s’établit à près de 60,8 milliards de DA, en repli de 17,8% et le volume des provisions pour sinistres à payer enregistre une hausse de 5% atteignant près de 85 milliards de DA. La note de conjoncture sur l’activité du marché des assurances que le taux de règlement du marché des assurances marque un recul de 16,3%, conséquemment à la baisse observée au niveau des assurances de dommages ainsi que des assurances de personnes.
Les assurances de dommages totalisent un chiffre d’affaires de 125,5 milliards de DA, en baisse de 5,1% : résultat de la baisse observée dans toutes les branches, à l’exception d’une timide progression de la branche Incendie et Risques Divers.
La branche «automobile» enregistre un chiffre d’affaires de 62,8 milliards de DA. Proportionnellement, la production annuelle, toutes branches confondues, représente, pour la moitié, l’assurance automobile puisque cette dernière détient une part de 50%. Cette branche enregistre une baisse de 9,2%, tirée vers le bas par les «risques non obligatoires «qui fléchissent de 10,5% et détiennent 37,2% du marché des assurances de dommages et 74,4% du chiffre d’affaires de la branche. Bien qu’obligatoire, la «Responsabilité civile automobile «ne pèse que le quart du total de la branche (25,6%) et ne détient que 12,8% de parts dans le marché des assurances».
Il est ajouté qu’en dépit de la légère amélioration du contexte sanitaire et de l’extension du réseau commercial de certaines sociétés, en 2020, la tendance baissière, enregistrée au niveau de cette branche, persiste. Diminution qui reste causée, d’une part, par le confinement imposé par les pouvoirs publics, suite à la crise sanitaire, et qui a entrainé la fermeture d’un bon nombre de points de vente et de bureaux frontaliers. D’autre part, elle est due au tarissement du marché des véhicules neufs, suite à la suspension de la production des usines de montage automobile et à la fermeture de plusieurs showrooms.
En outre, l’instauration de la collecte de la taxe sur la pollution dans la Loi de finances 2020 a lourdement impacté le chiffre d’affaires du secteur, influençant le choix de certains assurés en les obligeant à se rabattre sur les garanties les moins onéreuses.
La branche Incendie et Risques Divers «IRD» marque une légère hausse de 1,3%, passant ainsi d’un chiffre d’affaires de près de 51,7 milliards de DA, en 2019, à près de 52,4 milliards de DA en 2020.
Malgré les retombées négatives de la crise sanitaire inédite liée à la Covid-19, qui a entrainé la cessation d’activité de plusieurs clients et la révision, à la baisse, des capitaux assurés, pour certains d’entre eux, la sous-branche «Incendie, explosions et éléments naturels «varie positivement de 8,5% et détient 76,6% du portefeuille de la branche «IRD».
Les contrats «Incendie-risques industriels «affichent, au terme de l’exercice 2020, une production de plus de 27 milliards de DA, occupant une part de 51,9%, dans la production de la branche, et réalisant une évolution positive de 15,4%.
Cette dynamique de croissance a été rendue possible, grâce à la hausse des primes de certains contrats importants et à la concrétisation de nouvelles affaires.
En dépit de la souscription de plusieurs nouveaux contrats et avenants de prorogation de délais de certains projets en construction, la production relative aux contrats «RC Décennale» a baissé de 23,5% et ce, suite à la suspension de réalisation de plusieurs chantiers. La sous-branche «Autres dommages aux biens «fléchit de 18,4%, par rapport à la même période de 2019, et occupe une part de 18,8% du portefeuille de la branche.
À l’identique, les sous-branches «Responsabilités civiles», «Pertes pécuniaires diverses» et Protection juridique fléchissent, respectivement», de 6,8%, 33,7% et 89,9%.
Les contrats souscrits au titre de la garantie «RC Exploitation – RC Générale «représentent 63,5% du portefeuille de la sous-branche «Responsabilités civiles «dont la production régresse de 13,8%.
Un repli de près de 12% est également observé au niveau des souscriptions « Cat-Nat «qui affichent un chiffre d’affaires de 5,6 milliards de DA, contre un montant «IRD».

Ahmed Mesbah

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