
Les intervenants au cours de la conférence historique nationale sur le savant Farhat Bouhamed Benderradji El-lichani (1903.1951) organisée samedi à l’INSFP de la ville de Tolga (Biskra), ont assuré que les pionniers du réformisme en Algérie durant la première moitié du 20e siècle ont mené «une lutte intellectuelle et politique contre le colonialisme français». Dr Lekhemissi Ferih de l’université Mohamed -Khidr de Biskra a considéré, dans sa communication, «le réformisme dans la région des Ziban avant la révolution de libération», que les oulémas de tout le pays, dont le Ziban, s’étaient donné pour mission de diffuser la conscience et de combattre l’ignorance et les tentatives du colonisateur d’effacer l’identité religieuse et culturelle du pays tout en contribuant à la lutte contre les politiques coloniales de mystification et d’élimination du nationalisme indépendantiste. Il a également ajouté qu’en dépit des restrictions imposées aux personnalités nationales surtout après la création de l’association des oulémas musulmans algériens en 1931 et la limitation de leurs mouvements dont Farhat Bouhamed El-lichani de la localité de Lichana (Biskra), ces figures ont réussi à mobiliser les Algériens et à faire front à l’attaque coloniale féroce contre l’identité nationale et ses tentatives d’assimilation et de christianisation. De son côté, Dr Abdelkader Koubaa de l’université Ziane-Achour de Djelfa a relevé que les activités des pionniers du réformisme en Algérie, notamment dans les circonscriptions soumises à un régime militaire de gestion dont Biskra, étaient vues avec suspicion par l’occupant même lorsqu’elles se limitaient à des actions sociales pédagogiques et ces oulémas diplômés des universités Ezzaytouna (Tunisie) et El Azhar (Egypte) durent s’y installer pour y faire face. Dans son intervention par visioconférence, Dr Assaâd Lehlali de l’université Farhat-Abbas de Sétif, a affirmé que les oulémas conscients de leur responsabilité religieuse et nationale avaient rejoint l’association des oulémas créée par cheikh Ibn Badis et sont exprimés lorsque tous se taisaient parvenant à redresser une société que le colonialisme a tenté de noyer dans la pauvreté, l’ignorance et les conflits internes. Cette rencontre qui a coïncidé avec le 90e anniversaire de la fondation de l’association des oulémas musulmans algériens et le 70e anniversaire du décès du cheikh Farhat Bouhamed El-lichani a regroupé des intervenants de plusieurs universités du pays. Elle a été organisée par l’association locale Histoire de mon pays pour le patrimoine et la culture avec le concours du laboratoire l’Algérie dans l’histoire, la culture et la société de l’université de Batna et de la direction de la culture et des arts de la wilaya de Biskra.