Le secrétaire d’État chargé de la Communauté nationale à l’étranger, Sofiane Chaïb, à El Moudjahid : «Près de 20% des start-up algériennes fondées par la diaspora»

ph : B. B.
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Entretien réalisé par : Karim Aoudia

Le succès de la 4e Conférence africaine des start-up, qu’a accueillie l’Algérie sous le haut patronage du président de la République Abdelmadjid Tebboune, équivaut à dire que cette édition a tenu toutes ses promesses. C’est le cas de le dire, aussi bien du point de vue politique et géostratégique, que de l’innovation multiforme au service de l’économie, de la résilience, de la souveraineté de notre continent et de l’épanouissement de sa jeunesse entrepreneuriale, celle de la diaspora y compris.

En effet, cette 4e édition de l’ASC-2025 ne pouvait ne pas inclure, parmi les thématiques phares, celle mettant en relief l’importance accordée à la diaspora, réaffirmée dans la soirée d’avant-hier, lors d’une activité tenue sous l’égide du secrétaire d’État auprès du ministère des Affaires étrangères, chargé de la Communauté nationale à l’étranger, Sofiane Chaïb, rehaussée par la présence du conseiller du président de la République, chargé de la direction générale de la Communication à la présidence de la République, Kamel Sidi Saïd.

La diaspora, en tant qu’actrice clé dans la concrétisation du processus de renouveau économique, l’attractivité de l’Algérie et l’efficience de son écosystème des start-up incluant les porteurs de projets parmi les membres de notre communauté résidant à l’étranger et les efforts déployés par l’État algérien pour consolider les liens avec la mère patrie, sont autant de sujets auxquels le secrétaire d’État, Sofiane Chaïb, a bien voulu répondre dans cet entretien exclusif.

El Moudjahid : La 4e Conférence africaine des start-up a inscrit, parmi ses thématiques, l’organisation d’une journée dédiée à la diaspora et à son rôle prépondérant pour la réalisation des objectifs du développement durable en Algérie. Peut-on connaître vos impressions à ce propos ?

Sofiane Chaïb : Ce n’est pas la première fois qu’on organise une activité au profit de notre diaspora, à l’occasion de la Conférence africaine des startups. Mais dans cette édition, qui revêt une solennité particulière, nous avons délibérément transcendé le format classique pour consacrer une journée entière aux talents de la diaspora qui sont porteurs de projets dans le domaine des startups. Il s'agit d'une démarche éditoriale forte, visant à inscrire pleinement notre communauté établie à l'étranger dans le récit opérationnel, à la fois ambitieux et prometteur, du renouveau économique algérien. L'objectif est de créer une caisse de résonance pour ces compétences et de formaliser leur rôle dans ce processus de diversification.

Concrètement, comment cette contribution de la diaspora se matérialise-t-elle dans l'écosystème national des startups ?

La dynamique est tangible et son élégance réside dans son mutuel bénéfice. Nous observons qu'entre 15 et 20% des startups ayant concrétisé leur projet en Algérie sont issues de notre diaspora. Ceci incarne un mouvement puissant, à savoir le retour de la matière grise à son berceau. Ce mouvement est naturellement nourri par la volonté de nos compatriotes de servir la patrie, et il est catalysé par l'attractivité croissante de notre écosystème, renforcé par des dispositifs gouvernementaux incitatifs alliant accompagnement institutionnel, financement et expertise. Le cap symbolique des 13,000 startups en Algérie, récemment annoncé, atteste de cette vitalité.

Quelles sont les perspectives pour consolider les liens entre l'Algérie et ses enfants résidant à l’étranger ?

Notre feuille de route est ambitieuse et multidimensionnelle, traduisant, en la matière, l’engagement du président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune. L'ancrage économique n'est qu'un pilier. L'édifice se complète par un volet administratif, avec l'amélioration des facilitations, et par des actions d'envergure culturelle et scientifique. L'ambition est de tisser une relation organique et permanente, protégeant notre communauté, resserrant ses liens avec la mère patrie et l'impliquant activement dans le rayonnement international de l'Algérie.

Quels leviers institutionnels sont mobilisés pour incarner cette politique de rapprochement entre la diaspora et la mère patrie?

Le réseau diplomatique et consulaire est pleinement mobilisé en tant qu'interface privilégiée. Au-delà de la participation aux célébrations nationales, l'architecture envisagée inclut le développement d'un réseau de centres culturels à l'étranger. Ces véritables foyers de l'algérianité seront à même de répondre aux aspirations légitimes de notre diaspora, en servant de phares culturels et de points d'appui institutionnels pour cette communauté dont la valeur est inestimable.

K. A.

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