
- Taxe sur les déchets : 60 millions de DA depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle loi
L’Algérie franchit une nouvelle étape dans sa transition écologique avec le lancement du marché volontaire du carbone et du système de Mesure, Reporting et Vérification (MRV) pour le secteur des déchets. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet stratégique AIMWELL, que la ministre de l'Environnement et de la Qualité de la vie, Mme Nadjiba Djilali, a qualifié hier de «symbole d’une transformation radicale que vit l’Algérie nouvelle, vers un modèle de développement global, durable et souverain, qui redonne toute sa place à l’environnement et consacre les principes de l’économie circulaire comme choix stratégique national». Supervisant, avec le ministre de l'Industrie, Sifi Ghrieb, l'ouverture de l'atelier technique dédié au lancement de ce projet innovant, Mme Djilali a attesté que l'un des acquis qui distingue aujourd'hui l'Algérie comme étant à l’avant-garde des pays africains et arabes en matière d’adoption d’approches de développement durable, est «le renforcement de la gouvernance environnementale et la réorganisation du secteur des déchets dans une logique de valorisation et de production énergétique au lieu de l’enfouissement et de l’élimination».
C’est dans ce contexte que le projet AIMWELL a vu le jour, a affirmé Mme Djilali, précisant que celui-ci est le fruit «d'un partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et avec l’appui du Fonds pour l’environnement mondial (FEM), afin d’incarner cette vision réformatrice». Inscrit sur une échéance quinquennale de mise en œuvre (2023- 2028), ce projet ambitieux «vise à mettre en place un modèle local de gestion des déchets reposant sur la planification scientifique, la numérisation, l'innovation locale et le partenariat avec les collectivités locales», a expliqué la ministre. «D'importants moyens financiers et techniques lui ont été alloués, mobilisant des expertises nationales et internationales pour garantir la précision et l'efficacité des résultats attendus», a assuré Mme Djilali. Deux wilayas pilotes, Constantine et Sétif, ont déjà bénéficié de plans directeurs élaborés sur la base de relevés environnementaux détaillés.
Dans son allocution, la ministre mettra aussi l'accent sur le fait que «la réforme législative accompagne cette dynamique avec l’amendement de la loi 01-19 sur la gestion des déchets, qui consacre la responsabilité élargie des producteurs et introduit de nouveaux mécanismes de valorisation et de réduction des déchets à la source. S'appuyant sur les avancées consacrées dans le cadre du processus de digitalisation de son secteur, la ministre de l’Environnement et de la Qualité de la vie a fait part, en outre, des systèmes intelligents qui «permettent désormais de suivre en temps réel les opérations de collecte et de traitement, améliorant ainsi la transparence et la qualité du service public».
Parallèlement, l’État mise sur les start-up vertes et l’économie circulaire pour créer des emplois et stimuler le développement local. «Ce projet ne se limite pas à la gestion des déchets, il redéfinit la relation entre le citoyen et son environnement et prépare l’Algérie à devenir un modèle africain et arabe dans le domaine de l’économie verte», appuie Mme Djilali, appelant à une mobilisation collective pour réussir cette transition. Elle se dit aussi convaincue de l’ambition de l’Algérie à transformer les déchets en ressources économiques et énergétiques, contribuant ainsi à l’amélioration de la qualité de vie et à la réalisation des objectifs mondiaux du développement durable. Par ailleurs, dans une déclaration à la presse, la ministre a salué, dans sa réponse à El Moudjahid, la qualité du partenariat qui lie son département au ministère de l’Industrie en vertu duquel, a-t-elle informé, «un groupement pour la dépollution des industriels a été créé pour le traitement des déchets dangereux, en s’appuyant sur des expertises algériennes. Elle fera savoir également que la nouvelle loi relative à la gestion des déchets exige de son département «de travailler davantage en amont avec l’ensemble des secteurs pour qu'ils puissent être plus performants, plus respectueux de l'environnement et aussi d'investir dans les partenariats public-privé afin que l’entreprise industrielle puisse être aussi compétitive et ses produits acceptés au niveau international. A une autre question sur la taxe sur les déchets prévue dans ladite loi, Mme Nadjiba Djilali a fait part d'un montant de recouvrement de 60 millions de DA depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle législation y afférente.
K. A.