Le ministère algérien des Affaires étrangères a réagi, vendredi, à l’annonce du dépôt par le gouvernement malien d’une requête contre l’Algérie auprès de la Cour internationale de justice (CIJ), qualifiant cette démarche de «manœuvre grossière» et de «tentative de diversion».
Dans un communiqué officiel, Alger souligne que le Mali a annoncé, le 4 septembre, avoir introduit une requête introductive d’instance contre l’Algérie, confirmée par un communiqué de la CIJ le 16 septembre. Cette initiative intervient après que le chef de la diplomatie algérienne, lors d’une conférence de presse tenue le 13 septembre, a formellement démenti l’existence d’une telle procédure.
Le ministère des Affaires étrangères dénonce «un paradoxe saisissant», estimant que la junte malienne, qui «a foulé au pied la légalité et l’ordre constitutionnel» dans son propre pays, prétend aujourd’hui se tourner vers le droit international qu’elle «méprise sur le plan interne».
Le texte accuse, par ailleurs, les autorités maliennes d’avoir conduit le pays «au désastre politique, économique et sécuritaire», les tenant pour responsables d’une «banqueroute morale». Selon Alger, la saisine de la CIJ traduit «une tentative désespérée d’instrumentalisation» de la justice internationale dans le but de «trouver un bouc émissaire» aux crises que traverse le Mali.
«L’Algérie ne se rendra pas complice» de cette démarche et «en dénonce le caractère éhonté», poursuit le communiqué, réaffirmant le profond respect d’Alger pour le droit international et pour la Cour internationale de justice.
Le ministère conclut en annonçant que l’Algérie notifiera, «en temps opportun», à la CIJ, son refus de se plier à une procédure qualifiée de «manifestement manœuvrière».