
Le ministre de la Santé a annoncé, hier, à Alger, la création prochaine du réseau des hémophiles qui sera le modèle opérationnel structuré de prophylaxie (soins préventifs) chez les hémophiles et indiqué que l’institution de ce réseau facilitera le circuit et permettra d’éviter le nomadisme des patients. Lors d’une rencontre organisée, à Alger, à l’occasion de la journée mondiale de l’Hémophilie sous le thème : «Accès pour tous : partenariats, politiques, progrès», le Pr Abderahmane Benbouzid a estimé qu’il s’agit là du «meilleur moyen pour améliorer la qualité de vie du patient ». Il a rappelé que l’Algérie a élaboré en 2015 des directives pour la prophylaxie chez l’enfant hémophile, reposant sur l’expérience nationale. «Cet acquis pour les personnes hémophiles marque l’engagement des pouvoirs publics à assurer le meilleur soin aux malades. Je rappelle la signature, en février 2013, d’un mémorandum d'entente entre le ministère de la Santé et la Fédération mondiale des hémophiles. Cette dernière a exprimé sa volonté d’apporter son expertise pour aider les décideurs et experts à l’élaboration des programmes nationaux de soins préventifs». Le ministre rappelle que l’hémophilie est une maladie héréditaire qui affecte quasi-exclusivement les garçons et se traduit par l’incapacité du sang à coaguler. «À long terme, les épisodes hémorragiques répétés et/ou mal pris en charge peuvent endommager les articulations et les os, ce qui cause l’arthropathie hémophilique handicapante. Une prophylaxie adéquate très précoce et structurée évitera d’arriver à ce genre de complications», a-t-il expliqué. Le ministre s’exprimant devant le représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en Algérie, les membres du comité des experts en hémophilie et la Fédération algérienne des hémophiles, a indiqué que l’Algérie importera les nouvelles molécules selon les recommandations des experts. «S’il y a une nouvelle molécule qui est enregistrée et qui a l’efficacité requise on l’importe», a-t-il noté. Au dernier recensement de 2016 réalisé par son département, le nombre est de 2.400 hémophiles. «10% du budget de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), dit-il est affecté aux facteurs de coagulation». «Le défi d’améliorer la prophylaxie et la prise en charge des hémophiles est atteint et la Fédération des hémophiles peut en témoigner. Le défi actuel consiste à maintenir ces acquis», a-t-il souligné. La Journée mondiale de l’hémophilie est célébrée le 17 mai de chaque année et ce, depuis 1989, afin d’augmenter la prise de conscience concernant cette maladie et d’autres troubles hémorragiques.
Kamélia Hadjib