
500 cas d’atteinte aux droits des enfants
Le 30e anniversaire de la Convention internationale des droits des enfants, adoptée par les Nations unies, le 20 novembre 1989, et ratifiée en 1992 par l’Algérie, est une occasion de faire le point sur la situation de cette frange de la population.
La convention est le premier instrument juridique international qui énonce une panoplie de droits culturels, économiques, politiques et sociaux.
Les droits de l’enfance doivent-ils faire l’objet d’une seule et unique discussion une fois l’an ? Doit-on attendre le 20 novembre, journée internationale des Droits des enfants pour évoquer les innombrables difficultés qui entravent leur épanouissement ?
Des lacunes et des insuffisances subsistent ce qui rend le constat préoccupant. Certains enfants sont maltraités, obligés de travailler pour assurer la nourriture des frères et sœurs avec une éducation qui n’est pas convenablement assurée alors que leur développement physique est perturbé. De quelle manière des enfants réussiront leur scolarité quand ils sont obligés de parcourir des kilomètres, hiver comme été, pour rejoindre leur établissement ? Des enfants quittent les bancs de l’école pour tenter de subvenir à ses besoins les plus élémentaires et quelquefois aux besoins de toute la famille. Vendeur de galettes ou de cigarettes sous un soleil de plomb ou sous une pluie battante, laveur de pare-brise, travailleur dans des champs, serveurs dans des cafés, pis encore le spectacle de ces enfants réduits à côtoyer détritus et ordures ménagères dans les décharges publiques pour ramasser des produits recyclables pour les revendre. L’absence de statistiques et de chiffres sur la situation des enfants qui travaillent en Algérie ne renseigne guère sur la réalité de ce phénomène. Le pays est outillé d’instruments juridiques réprimant toute sorte d’abus sur les enfants et bien que ces derniers soient protégés par des lois, ils restent toutefois pénalisés par une situation sociale qui perturbe leur épanouissement, les prive de leur enfance et les marque par l’expérience d’un travail précoce. L’Organe national pour la protection et la promotion de l’enfance a reçu, depuis le début de l’année en cours, 1.480 signalements concernant des cas d’atteinte aux droits des enfants via le numéro vert 11-11 et 500 cas d’atteinte aux droits des enfants en période de confinement, selon Meriem Cherfi.
Une loi pour protéger l’enfant des rapts
En cette journée internationale des Droits de l’enfance tous se remémorent les victimes de la cruauté : Chaïma, Haroun, Youcef, Yacine qui avaient subi des tortures corporelles et des sévices sexuels puis tués. Le 20 novembre est une occasion pour se recueillir à leur mémoire mais aussi pour se mobiliser plus que jamais afin de circonscrire ces comportements. Les autorités publiques ont mis en place de nouvelles mesures préventives s’articulant autour de la sensibilisation, la prévention et le traitement judiciaire contre les auteurs de ces crimes. Un projet de loi a d’ailleurs été adopté par l’APN qui revoit certaines dispositions du code pénal, notamment le durcissement des peines à l’égard des auteurs de ces crimes allant jusqu'à l’application de la peine de mort. De nombreux progrès ont été enregistrés en matière des droits des enfants, notamment dans l’éducation et la santé. Le taux de mortalité a considérablement reculé.
Farida Larbi