
La dernière visite du ministre de l’Industrie pharmaceutique à Sétif a permis de mesurer le chemin parcouru, en termes d’investissements pour la production de médicaments, et la volonté des pharmacies d’officines qui ont décidé de passer de la distribution à la production, comme c’est le cas de «Pharma Invest».
Ouassim Kouidri n’a pas manqué de consacrer une large part de sa visite à la stratégie mise en œuvre par ce département ministériel pour réduire la dépendance de la facture alimentaire et aller, à terme, vers l’autosuffisance de médicaments sur des pathologies sensibles. Une stratégie d’autant plus importante qu’elle relève des orientations et du programme du président de la République et s’appuie essentiellement sur la fabrication de matières premières, à l’image de l’usine de Saïdal qui pourra, dès le premier trimestre de l’année 2026, répondre à cette attente stratégique et permettre grâce à la matière première qu’elle produira, de fabriquer, dans notre pays, des médicaments anti-cancer. Dans cette dynamique nouvelle de mise en place de plusieurs unités de fabrication de matière première, plutôt que de rester suspendus aux exigences de l’importation et des factures coûteuses pour une telle pathologie, notre pays a donc décidé de prendre le taureau par les cornes et aller vers la production pour répondre aux besoins nationaux, satisfaire les besoins de ses patients en permettant aux producteurs de trouver leur source d’approvisionnement en matière première disponible en Algérie. A la question d’El Moudjahid de savoir jusqu’où vont les ambitions de ce secteur névralgique, en termes de production de matière premières et de médicament, le ministre sera sans détours. « On ambitionne de fabriquer beaucoup de matières premières, sachant que c’est avec la matière première que nous pourrons réduire la facture d’importation et aller vers un taux d’intégration élevé qui nous permettra d’inverser la tendance et la rendre positive. » Kouidri indiquera en outre cette usine de Saïdal qui est la première du genre en Afrique entrera en exploitation au premier trimestre 2026 avec la production, au départ, de matières premières pour la fabrication de 15 produits innovants, le génie civil étant à 70%, les réacteurs sont prêts chez le partenaire et seront acheminés vers l’Algérie dans deux mois. Dans cette stratégie de souveraineté sanitaire, bien des efforts ont été consentis ces dernières années pour tirer les enseignements d’un passé récent et entrevoir l’avenir avec plus de sérénité. Les indicateurs le confirment d’ailleurs. « Si vous vous rappelez au temps du COVID-19, même la matière première du Paracétamol était une denrée rare. Actuellement, nous avons commencé par le Paracétamol à Batna et l’usine va entrer en exploitation le 1er novembre prochain. Avant ça, il y aura la production de matières premières d’antibiotiques à Médéa, dont l’usine est pratiquement fin prête. Nous poursuivrons avec cette troisième usine au premier trimestre 2026 », a confié le ministre. Avec pas moins de 218 usines du médicament en Algérie, soit plus de 25% des potentialités de l’Afrique qui compte 640 usines, le secteur de l’industrie pharmaceutique Algérien ambitionne de devenir un acteur incontournable de la production pharmaceutique.
F. Z.