
Comment assurer une migration sécurisée ? Telle est la problématique traitée par les participants à l’atelier de formation de trois jours, organisé par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), organisme relevant des Nations unies, en partenariat avec des représentants d’organismes gouvernementaux algériens, à l’hôtel El-Djazaïr d’Alger. Ayant pour thème «Concepts de la gestion des migrations», cet atelier se propose d’étudier le rôle fondamental des différents intervenants, dans l’instauration d’une gestion des migrations plus efficace, qui respecte les droits des migrants et bénéficie aux communautés d’accueil, ainsi qu’à toutes les autres parties concernées.
C’est dans cette optique que le directeur général des Affaires consulaires et de la Communauté nationale à l’étranger au ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a évoqué l’importance de la question de la migration. Rachid Meddah a relevé, en effet, la nécessité de donner aux pays les instruments pour coordonner la coopération aux niveau national, régional et mondial, et cela afin de prendre en charge efficacement ce phénomène à la fois «compliqué et complexe», nécessitant «une compréhension approfondie et une approche collaborative», puisqu’il s’agit d’enfants, de femmes, de personnes âgées... et donc de populations vulnérables.
Par sa vocation de pays d’accueil et des nombreux problèmes qui prévalent dans les pays du Sahel, l’Algérie fait face désormais à de nouveaux défis constitués de milliers de migrants qui affluent vers ses centres de prise en charge, gérés par le Croissant-Rouge algérien, a indiqué Rachid Meddah, qui précise que des moyens considérables sont consentis par l’État algérien pour la prise en charge sanitaire, la vaccination et l’hébergement de ces populations.
Alejandro Alvarez : «L’Algérie est un pays stable, prospère et solidaire en Afrique»
Le diplomate évoque également les mesures prises par l’Algérie pour lutter, notamment avec des organismes internationaux et des pays, contre les réseaux de trafic et de transport clandestins, relevant du crime organisé, et qui exploitent la misère et la pauvreté des migrants.
Cette coopération «a permis de réduire considérablement l’afflux de ces migrants», explique-t-il, signalant également le fait que l’Algérie a pris, avec ses propres moyens, les frais de retour et d’installation dans leur pays d’origine de plus de 6.000 migrants subsahariens depuis 2015. Dans cet ordre d’idées, le diplomate plaide pour la création d’une instance de prise en charge des migrants réunissant tous les intervenants et instances sur les plans régional et international, permettant un échange d’informations et d’expériences pour plus d’efficacité, «étant donné que la gestion de ce phénomène est devenue un enjeu mondial». Intervenant à son tour, le coordinateur résident des Nations unies en Algérie, M. Alejandro Alvarez, a mis en avant le rôle de l’Algérie dans la gestion de ce phénomène, précisant que celui-ci «est un pays stable, prospère et solidaire, en Afrique et dans plusieurs autres pays du monde».
C’est pour cela que «c’est devenu un pays de destination, après avoir été un pays de transit», indique-t-il, signalant le fait que la création de l’Agence de coopération et de solidarité internationale, décidée par le Président Tebboune, a suscité l’intérêt des étrangers qui viennent s’y installer, «ceci d’autant que l’approche de l’Algérie sur la question des migrations est une approche humaine». Pour sa part, le chef du bureau de l'OIM en Algérie, Paolo Caputo, a signalé, lors de son intervention, que «cette formation succède à plusieurs années de collaboration étroite et fructueuse entre le gouvernement algérien et l'OIM. Elle représente une occasion unique de consolider et de renforcer davantage ce partenariat».
Amel Zemouri
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L’Algérie va bientôt mettre en place une instance nationale
Une instance nationale dédiée à la question de la migration clandestine sera «bientôt» mise en place en Algérie, pour une meilleure prise en charge de ce phénomène, a annoncé Rachid Meddah. Meddah a expliqué que cette instance, qui «regroupera tous les acteurs concernés par la question de la migration clandestine à l'échelle nationale, aura pour mission l'élaboration d'une stratégie nationale, pour mieux lutter contre ce fléau, et ce tout en respectant les conventions internationales ratifiées par l'Algérie». Selon ce responsable, l'idée de créer cette instance est dictée par «la conviction des autorités algériennes de l'inefficience de l'approche sécuritaire suivie jusqu'ici dans d'autres pays», rappelant, dans ce sens, que l'approche algérienne de lutte contre la migration clandestine était une «approche humaine».