Fonds algérien des startups : Matérialiser les engagements du président

Le Fonds algérien des startups a signé une convention avec la Direction Générale du Trésor et de la gestion comptable des opérations financières de l'Etat pour l'exploitation des fonds d'investissement des wilayas, d'une valeur totale de 58 milliards de dinars, au profit des jeunes entrepreneurs à travers toutes les wilayas, apprend-on dans un communiqué du ministère délégué auprès du Premier ministre chargé de l'économie de la Connaissance et des Startups.

Consultant en management et Co-fondateur de «Innoest Company Startup Incubator, Fethi Gasmi explique que ces démarches viennent matérialiser les engagements du président de la République pour le développement de l’économie national sous le signe du rajeunissement et de l'innovation. Il se félicite de «l’encouragement par les autorités publiques des compétences, et l’accompagnement des gestionnaires et l'encadrement des jeunes porteurs de projets innovants, notamment les créateurs des startups», pour une vraie relance économique afin d’exploiter la matière grise algérienne vers un développement technologique local. 
Alimenté par six banques publiques, le Fonds algérien de financement des startups a décaissé 510 millions de DA au profit de 390 porteurs de projets depuis son lancement au début de l’année 2021. Un bilan prometteur qui conforte l’ambition des autorités de faire de l’Algérie un «pôle d’innovation» en Afrique. «La création d’un fonds national pour le financement des startups ASF (Algeria Startup Fund), avec un mode de financement par capital-risque et l’intégration de la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de bourse (COSOB) et la Bourse d’Alger dans l’écosystème Algérien des startups, permettra de mettre en place des facteurs clés de réussite pour les startups». Le consultant considère l’ASF comme un partenaire principal des startups avec plusieurs avantages tels que le conseil en gestion, l’expertise dans plusieurs secteurs d’activités et un accès à un réseau de networking professionnel. Pour rappel, depuis sa mise en place en janvier 2021, cette société publique de capital-risque a accordé des financements d’un montant global de 510 millions de dinars algériens à 390 startups, selon un bilan dévoilé lors de la 2e édition de la conférence nationale des startups «Algeria Disrupt 2022», tenue le 5 mars dernier. Les startups financées par le Fonds opèrent dans plusieurs secteurs d’activité, dont les services, les technologies d’information et de communication, la santé, les transports, le tourisme, la biotechnologie et les services financiers.
M. Gasmi souligne que «l’ASF est vraiment une des sources de financement stratégique pour les startups» et de préciser que «dans la loi de finance 2022, l’article 183 stipule la création d’un compte d’affectation spéciale N°302-150 appelé «Fonds d’appui et de développement de l’écosystème des startups» afin de soutenir les activités des incubateurs et des startups». Le consultant recommande d’«intégrer les caisses d’investissement des wilayas (article 189 de la loi de finance 2022) pour le financement des startups notamment dans les régions intérieurs du pays, afin de booster les startups dans une trajectoire de croissance pérenne et d'aider les jeunes entrepreneurs à exporter leurs produits et services».
Pour sa part, le Dr Hichem Hadj Moussa, spécialiste en management à l'université d'Ankara, déclare que «la volonté des autorités publiques, les compétences jeunes et universitaires,  le savoir-faire sont là, mais le manque d'encadrement persiste à l'échelle global». Constatant ce qu'il qualifie de «dysfonctionnement dans l'écosystème des startups», il explique que cela est due à l'absence de passerelles de coordination entre les porteurs de projets, les acteurs économiques, et les collectivités locales». «Le manque d'organisation, de planification et de coordination, poursuit-il, a un impact négatif sur les plans et projets de développement régional et local en Algérie. L'Etat a mis en œuvre une stratégie claire pour aller dans le sens de l'amélioration du climat d'investissement, mais cela nécessite une coordination avec les autorités locales en Algérie».
 
Tahar Kaidi

 

 

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