Face à un environnement sécuritaire porteur de menaces : Mettre en place des dispositifs d’alerte

 
Les menaces d’instabilité et d’insécurité régionales qui pèsent sur l’Algérie, comme l’a affirmé l’ANP dans l’éditorial du dernier numéro de la revue El- Djeïch,  «même  si elles sont de nature exogène, nécessitent une riposte essentiellement endogène», a affirmé l’expert en géopolitique M’Hand Berkouk . «L’Algérie vit dans un environnement sécuritaire porteur de menaces liées forcément aux déchéances des Etats tels la Libye et le Mali et à la fragilité d’autres comme la Mauritanie, le Niger et la Tunisie», a-t-il déclaré à El Moudjahid.
 «Notre pays est aussi confronté à des schémas de déstabilisation de la sous-région entretenus par des acteurs du terrorisme international, de la criminalité organisée et des réseaux de narcotrafic, alliés d’un Etat qui assure la production de la drogue. Le Maroc a toujours développé une stratégie expansionniste à l’égard de ses voisins», relève le spécialiste, rappelant le refus du Royaume marocain de reconnaître l’indépendance de la Mauritanie, l’agression contre l’Algérie en 1963 et l’occupation illégale du Sahara occidental. «Au vu de ces facteurs d’insécurité chronique à nos frontières, il est important de consolider notre front interne et de développer des systèmes d’alerte multidimensionnels qui incluent tous les secteurs tout en appelant les citoyens à une plus grande vigilance, et ce d’autant plus que l’ingérence étrangère dans la sous-région  du Sahel et les pays de l’Afrique du Nord est un fait indéniable. Le Maroc fait de la servitude stratégique pour les puissances occidentales qui s’immiscent dans cette région», soutient-il.
Se référant à des exemples de l’histoire récente, il affirme que «la France a toujours colporté des schémas de projections de puissance au-delà de ses frontières méditerranéennes aux dépens de la souveraineté des Etats de l’Afrique de l’Ouest, dont le Maroc constitue la jonction pour leur exécution. En contrepartie, ce pays est parrainé dans ses actions colonialistes par les positions françaises, notamment dans le cadre des Nations unies». M’hand Berkouk dénonce, en outre, le fait que le Maroc, de par l’occupation illégale du Sahara occidental, essaye de mettre en œuvre un plan destructeur pour la sécurité de l’Afrique du Nord et pour les initiatives africaines portant sur l’intégration sécuritaire continentale, un principe défendu par l’UA. Il affirme que le contexte régional «est en proie à un continuum d’insécurité partant de la Libye qui a été déstabilisée par une interprétation erronée de la résolution 19- 73,ce qui a conduit au chaos dans ce pays et s’est traduit par l’émergence d’un climat très compromettant pour les pays , comme c’est le cas au Mali ». 
Dans ce cadre, la complicité malsaine des acteurs du colonialisme a fini par créer une sorte d’encerclement destructeur de la volonté de conforter l’arsenal de sécurité, au Mali ou en Mauritanie, ou ailleurs dans les autres pays de la région», souligne-t-il. «L’embrasement de la crise du Sahara occidental risque de transformer la région Afrique du Nord et Sahel en véritable point chaud d’insécurité. La France est le centre de gravité dans le maintien de ce contexte d’insécurité qui prévaut depuis des quelques années déjà dans la région du Sahel», indique, pour sa part le politologue Redouane Bouhidel, estimant que «le Maroc sert de relais dans l’exécution de sa feuille de route aux îconséquences nuisibles sur la sécurité et la stabilité dans la région. Notre institution militaire a dénoncé de manière franche dans le dernier numéro d’El Djeïch, toutes ces tentatives de déstabilisation en assurant «fermement de sa ferme détermination d’y faire face»
Karim Aoudia  

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