Fabrication des matières premières de produits innovants anticancéreux : Un pas supplémentaire vers la souveraineté sanitaire

Avec la pose par le ministre de l’Industrie pharmaceutique de la première pierre hier, à Sétif, d’un grand projet structurant de fabrication de matières premières pour la production de médicaments anti cancer, l’Algérie franchit une étape majeure dans sa politique de souveraineté sanitaire, lui permettant du coup d’assurer son autosuffisance en produits innovants pour ce genre de pathologie et de réduire la facture des médicaments. «C’est une stratégie qui s’inscrit dans le cadre des orientations du président de la République en vue d’aller vers la sécurité sanitaire et encourager la production d’équipements et de produits médicaux, notamment innovants pour équilibrer le marché. Aujourd’hui, près de 80 % de médicaments sont produit localement et la production de matières premières nous permettra d’aller de l’avant et réduire la facture d’importation», s’est félicité Ouassim Kouidri au niveau du site de la nouvelle usine relevant du groupe public Saidal. Une unité d’autant plus importante qu’elle constitue une formidable avancée stratégique et se classe en première position en Afrique avec au départ 15 molécules les plus innovants. Le génie civil est à 70% et les réacteurs sont prêts chez le partenaire pour être acheminés dans deux mois, ce qui permettra à cette usine d’entrer en exploitation d’ici le premier trimestre 2026, selon les explications du ministre. Edifiée sur une superficie tonale de 6.830 m2 et une surface bâtie de 2.400 m2, cette nouvelle usine de fabrication de matière première pour la fabrication des médicaments d’oncologie, dont les produits sont certifiés aux normes internationales a nécessité une enveloppe de 2,5 milliards de DA. Pour consolider les efforts d’envergure pour la fabrication d’autres médicaments non moins importants, Kouidri ne cachera pas la volonté de son département ministériel d’aller plus loin. «Nous ambitionnons de produire beaucoup de matière première ce qui reste un maillon fort de la réduction de la facture d’importation et d’aller vers un taux d’intégration plus élevé pour inverser le phénomène actuel, sachant de surcroit que cette usine aura des capacités excédentaire, c'est-à-dire qu’avec une certification européenne et américaine, on pourra exporter nos produits dans n’importe quel pays», détaillera-t-il, accompagné pour la circonstance par le SG de la wilaya de Sétif, Abdelfattah Benguergoura. A El Eulma en effet, le ministre a visité le groupe Pharma invest, créée en 2021 au titre d’un investissement, qui a permis de à 39 pharmaciens d’officines de passer de la distribution à la production. Un investissement qui n’a pas tardé à gagner bien du terrain en augmentant sa production aujourd’hui de l’ordre de 60 millions d’unités grâce à la contribution actuelle 489 actionnaires actuels et 5 unités de production implantées à Sétif, Alger, El Eulma, El Oued et Tlemcen, avec des technologies avancées et l’ambition de contribuer efficacement à l’autosuffisance en médicaments. Au niveau des laboratoires Salem, spécialisés dans la fabrication de médicaments génériques, de dispositifs médicaux et de diagnostic in vitro, Kouidri s’est intéressé plus particulièrement aux évolutions réalisés depuis 1994. Ses capacités de production atteignent aujourd’hui 30 millions d’unités/an pour la seule unité mère d’El Eulma et des ressources humaines marquées par la présence de 512 employés dont 70% ont un niveau universitaire pour un chiffre d’affaires qui avoisine les 30 milliards de dinars.

F. Z.

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