
Le ministre de la Transition énergétique et des Énergies renouvelables, Chems Eddine Chitour, a appelé, lundi à Alger, au développement de la filière bois-énergie, en mettant l’accent sur la nécessité de lancer «un plan Marchal» de plantation d’arbres, à croissance rapide, à travers toutes les wilayas du pays.
«La biomasse pourrait avoir une place importante dans la transition énergétique du pays en replaçant graduellement jusqu’à 10% le gaz naturel que nous consommons actuellement», a assuré M. Chitour, lors d’une rencontre avec plusieurs organismes concernés, dans le cadre de ses consultations régulières sur les voies et les moyens possibles pour concrétiser l’objectif de 50% d’énergies renouvelables prévu par le gouvernement d’ici à 2030.
Se référant aux données présentées par le Bureau national d’étude pour le développement rural (BNEDER), le ministre a affirmé que «la plantation d’une centaine de millions d’arbres par an sur une dizaine d’années nécessiterait 500.000 hectares».
«Nous comptons y aller graduellement en choisissant les arbres à croissance rapide et les espèces adaptées à chaque région «, a-t-il détaillé, ajoutant que de telles rencontres permettaient de déterminer les premiers chantiers pour la mise en place «d’un plan Marchal» de plantation d’arbres rapides à travers toutes les wilayas.
Outre le bois, le ministre a également insisté sur la valorisation des déchets de paille, du grignon d’olive ainsi que les déchets de dattes qui pourraient se substituer en partie à l’essence et au diesel.
«Au-delà de son aspect économique, la plantation d’arbres permet la séquestration du carbone et l’enrichissement des forêts», a-t-il fait valoir.
Quant au coût nécessaire pour la plantation de ces arbres sur une durée de dix ans, le ministre a indiqué que l’évaluation financière du projet est en cours.
Dans ce contexte, il a fait savoir que l’Algérie escomptait une aide financière des Nations unies dans le cadre de la COP26, en vertu de laquelle les Etats sont appelés à abandonner les combustibles fossiles comme source d’énergie et les remplacer par les énergies propres.
Au terme de son intervention, le ministre a annoncé la tenue d’un Workshop qui regroupera tous les secteurs concernés afin de définir la position de l’Algérie concernant le bois-énergie et la biomasse et ses actions pour promouvoir cette énergie propre.
Pour sa part, le représentant du ministère de l’Agriculture et du Développement Rural a affirmé que le BNEDER a été chargé par son ministère de réaliser un inventaire sur les ressources forestières et alfatières, pour permettre à l’Algérie de connaître ses potentialités afin de mieux les exploiter.
Actuellement, la production de l’Algérie en bois ne dépasse pas les 111.000 mètres cubes.
Plusieurs ministères étaient représentés à cette journée, ainsi que des représentants de l’Agence Spatiale Algérienne (ASAL), le Centre de Développement des Energies Renouvelables (CDER) et l’Ecole Nationale Supérieure Agronomique (ENSA).