
Le chercheur à l'Université de Séville (Espagne) et analyste politique, El-Bachir Mohamed Lahcène, a affirmé que l'Espagne était «le grand perdant» après la décision de l'Algérie de suspendre le Traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération entre les deux pays. M. Lahcène a précisé, dans un article, que le traité signé entre les deux parties en 2002 était l'accord «le plus important» dans les relations étrangères de l'Espagne - en dehors de ses relations avec l'OTAN et l'UE -, en ce sens qu'il constituait «un accord stratégique notamment en matière de sécurité, de lutte contre le terrorisme et l'immigration ou encore les garde-frontières». Il a rappelé que la décision de l'Algérie a coïncidé avec la comparution, pour la troisième fois, du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez devant le Congrès, afin de s'expliquer sur son revirement vis-à-vis du conflit au Sahara occidental, un revirement qui «a provoqué le mécontentement de l'opinion publique espagnole et de la classe politique qui exige désormais du responsable davantage de justifications par rapport à cette position qui n'a que terni l'image de l'Espagne». Madrid estimait que «la question était sans importance et qu'elle allait passer inaperçue» - en ce sens que Sanchez et son ministre des Affaires étrangères avaient rassuré l'opinion publique espagnole sur le fait que le revirement n'allait en aucun cas affecter les accords avec l'Algérie, a-t-il relevé. «Le gouvernement espagnol s'est toutefois retrouvé isolé en raison des fustigations qu'il a dues subir en plus du rejet de Sanchez par tous les groupes politiques au Parlement, y compris les partis de droite et de la coalition. Aujourd'hui, le gouvernement espagnol est contraint de faire face à la décision de l'Algérie», a soutenu El-Bachir Mohamed Lahcène.