
Le Président Abdelmadjid Tebboune a appelé les Algériens «à s’exprimer lors des échéances politiques à venir, en toute liberté et par les voies les plus civilisées qui soient pour le choix de leurs représentants, à la lumière des défis internes et externes qui interpellent tout un chacun et à faire prévaloir l’intérêt de la patrie au dessus de tout différend et de toute considération étroite». Les déclarations du chef de l’Etat confirment, là encore, « la reconnaissance du droit des citoyens de participer à la vie publique, de la légitimité de leurs opinions et positions dans le processus de délibération politique, ainsi que de leur devoir de collaborer à l’amélioration des cadres politique et juridique régissant tous le processus électoral», estiment les observateurs. Plusieurs analystes s’accordent à dire qu’il est impératif «de défendre et d’apporter un soutien au processus constitutionnel en marche». L’objectif escompté est d’acter la naissance de la nouvelle Algérie avec de nouvelles institutions démocratiques et représentatives. Le professeur en droit constitutionnel à l’université de Boumerdes, Said Oucif, estime que «les élections transparentes sont parmi les moyens crédibles de la promotion de la concurrence entre différents projets de société et ainsi de l’alternance démocratique et politique». Il explique que, dans un Etat démocratique, les citoyens jouissent d’un droit à des élections transparentes et reconnues. Cela impose «le respect de la neutralité politique des fonctionnaires, notamment le personnel de l’administration, les juges et les procureurs, la presse et les médias, ainsi que la neutralité politique dans l’utilisation des ressources de l’Etat, et ce dans l’objectif de la protection de l’intégrité des opérations de vote, et la préservation du bon déroulement de la campagne électorale, selon le triptyque de l’égalité, de l’équité et du respect». L’universitaire indique que le verrouillage autoritaire émerge lorsque l’organisation des élections s’éclipsent devant l’interférence de l’administration ou lorsqu’elles sont entachées par des opérations de fraude, d’où les déceptions et régressions engendrées dans la pratique». Afin de s’assurer que le droit de vote des citoyens est garanti et qu’ils ont une possibilité effective d’exercer ce droit, la presse doit jouer son rôle en tant que quatrième pouvoir pour leur permettre de s’assurer qu’un large éventail de choix électoraux leur est offert et qu’ils auront la capacité d’opérer un choix informé. Ils doivent être au courant des problèmes de l’actualité. La construction d’une nouvelle Algérie trouve son fondement dans la volonté populaire et les revendications légitimes exprimées lors des manifestations du Hirak, en ce qu’elles insistent sur l’indépendance de la justice, le respect des libertés publiques et l’élargissement des espaces d’expression populaire. «S’il y a une volonté politique, celle-ci doit se matérialiser à travers la mise en œuvre des mécanismes visant à établir l’intégrité, la sincérité et la régularité des opérations électorales», note un analyste. Il s’agit de s’assurer que les élections traduiront le véritable choix des électeurs et que le corps législatif sera fidèle à ce choix.
Tahar Kaidi