Dr Mohamed Melhag, virologue : «Ce n’est pas la fin de la pandémie»

Le chercheur en virologie, le Dr Mohamed Melhag, a affirmé que les indicateurs épidémiologiques montrent, certes, une amélioration de la situation épidémiologique, mais pas la fin de la pandémie. «Toutes les données scientifiques disponibles font état de la fin de la quatrième vague, et non la fin de la pandémie. Moins de 100 cas d'infections par jour est un indicateur rassurant, mais le fait d'enregistrer un seul décès constitue une préoccupation pour les pouvoirs publics et les spécialistes, puisque cela prouve que le virus circule toujours», a-t-il expliqué à El Moudjahid. Selon le chercheur en virologie, la décrue et la stabilité que connaît actuellement l'Algérie n'ont pas été enregistrées, lors des vagues précédentes. «C'est un signe positif, mais cela n'empêche pas l'apparition d'autres vagues, car le virus est en constante mutations, outre le faible taux de vaccination et le relâchement dans l'application des protocoles sanitaires», a-t-il précisé, soulignant la nécessité de garder le même niveau de vigilance et de prudence. Concernant l'assouplissement des restrictions sanitaires, le Dr Melhag a indiqué que la décision revient aux autorités compétentes sur la base des recommandations du comité scientifique en charge du suivi de l'épidémie, qui s'oriente vers l'allègement des restrictions, après l'amélioration de la situation sanitaire. «Dès lors, la nécessité sociale exige de coexister avec l'épidémie, tout en respectant les mesures de précaution», a-t-il affirmé. Le Dr Melhag a estimé que l'allègement des restrictions pour coexister avec le virus doit se faire dans le respect des mesures préventives, notamment la vaccination», affirmant «l'absence de preuves scientifiques prouvant que l'Algérie a atteint l'immunité collective». Quant à la situation épidémiologique qui prévaut actuellement dans certains pays qui ont levé les restrictions, le virologue estime qu'«elle est le fruit de l’immunité collective, obtenue grâce à la vaccination, tandis que d'autres pays asiatiques assistent à une recrudescence de la pandémie». Pour ce qui est des symptômes post-Covid, Melhag a déclaré que les premières observations ont montré la présence de nombreux symptômes après l'infection, qui peuvent prendre de deux à six mois de fatigue, épuisement, difficulté à respirer, toux, douleurs articulaires, douleurs thoraciques, problèmes de mémoire et de concentration, troubles du sommeil, douleurs musculaires ou maux de tête, rythme cardiaque rapide ou fort, malgré l'absence de maladie cardiaque. «Des études ont confirmé que certains de ces symptômes peuvent se transformer en maladies chroniques, en l'absence de suivi médical. De nouvelles études sont actuellement menées pour étudier la présence de maladies chroniques chez des personnes atteintes de forme légère à modérée du Covid après leur rétablissement. Des études ont également montré que la réponse immunitaire chez certaines personnes est trop forte et rapide, en attaquant non seulement le virus, mais aussi les tissus de tout le corps. De ce fait, il est impératif d’assurer le suivi médical des personnes présentant des symptômes persistants, afin d'éviter les complications de santé», a-t-il conclu.

Salima Ettouahria

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