COVID-19, Des spécialistes mettent en garde : Revenir aux fondamentaux de la prévention

Le bilan officiel s'appuie uniquement sur les tests PCR, alors que de nombreux citoyens effectuent des analyses  antigéniques ou sérologiques.
Le bilan officiel s'appuie uniquement sur les tests PCR, alors que de nombreux citoyens effectuent des analyses antigéniques ou sérologiques.

Rebond inquiétant. Après plusieurs mois «d’accalmie», le nombre de cas d'infection par le coronavirus en Algérie augmente sensiblement. Ainsi, au cours de la première semaine de 2022, le bilan Covid affiche 462 cas d’infestions diagnostiquées et 7 décès enregistrés.

Cette augmentation laisse présager, selon des spécialistes, un «mois difficile» qui pourrait se terminer par un bilan encore plus lourd. C’est notamment l’avis du professeur Kamel Djenouhat, chef des laboratoires centraux à l'hôpital de Rouïba (Alger). Bien que «prévisible», la recrudescence des nouvelles infections annonce, d’après le professeur, un mois de janvier qui «pourrait être difficile» en raison de la propagation simultanée des deux virus, «Delta» et «Omicron». La propagation rapide d’«Omicron» et l'absence de mesures préventives, aggraveraient la situation. Le médecin impute l'augmentation notable des cas d’infection à l'imprudence des familles pendant les vacances d'hiver. D’autres évènements collectifs, dont la célébration en masse de la victoire de l'équipe nationale de football, les fêtes de fin d'année mais également la reprise des cours, ont été des facteurs démultiplicateurs. «Les prochains jours verront une augmentation significative des cas. Il existe des cas bénins et d'autres qui ne sont pas soumis à l'examen médical nécessaire, qui ne sont généralement pas détectées et, donc, ne sont pas comptabilisés. Le bilan officiel s'appuie uniquement sur les tests PCR, alors que de nombreux citoyens effectuent des analyses antigéniques ou sérologiques», explique-t-il. Pour le président de la Société nationale d'immunologie, le «nombre d'infections quotidiennes est important», mais «sans qu’ils aient cependant exercés une pression au niveau des services Covid-19, des hôpitaux».
La prévention et la vaccination obligatoires sont, insiste-t-il, la seule voie pour endiguer la maladie. Le Pr Djenouhat explique, par ailleurs, le pourquoi du rejet du retour au confinement. «La situation économique est très difficile, et c'est ce qui fait que les autorités ne pensent pas à revenir à la fermeture des commerces et aux mesures de couvre-feu et du confinement à domicile», conclut-il. Même son de cloche chez le Dr Mohamed Bekkat-Berkani, président de l'ordre des médecins qui écarte un éventuel retour au mesures de fermeture, affirmant que la solution demeure la «vaccination et le respect des mesures préventives, notamment le port du masque». Il estime que ce rebond des infections est la conséquence de l'insouciance et du relâchement des mesures observés à la fin de 2021. Ce médecin anticipe sur un bilan plus important dans les 15 prochains jours. Le Pr Riad Mehyaoui, membre du comité scientifique chargé du suivi du coronavirus impute pour sa part la poursuite de la courbe ascendante des infections au relâchement général des mesures de prévention, notamment dans les espaces publics.
Il affirme qu'«une quatrième dose du vaccin n'est pas exclue». Il considère qu'avec le développement du virus et l'émergence de nouveaux variants, les études scientifiques ont prouvé que «chaque vague nécessite une nouvelle dose, proportionnée aux caractéristiques du virus». Le spécialiste a rappelé que le ministère de la Santé a approuvé la troisième dose afin de renforcer l'immunité des personnes vaccinées, qui diminue au bout de 6 mois après l’injection.
Salima Ettouahria

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