Belmehdi , «Préservation de l’Islam en Algérie dans la période coloniale : un rôle primordial»

A l’occasion du double anniversaire de l’offensive du Nord-Constantinois et du Congrès de la Soummam, le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs a organisé, hier, une conférence historique sous le thème «Les efforts des imams dans l’orientation du peuple dans la période coloniale», en présence des cadres du ministère, des imams et des professeurs du domaine.
A cet effet, Youcef Belmehdi a évoqué l’importance de cette rencontre, qui montre le rôle primordial des imams dans l’orientation et la préservation de nos traditions et nos coutumes, rappelant que l’imam a pris une place spéciale dans les cœurs de nos parents et nos ancêtres. «Il est important de savoir que l’imam était la boussole de notre société, notamment dans l’orientation et le savoir-faire», a-t-il relevé, affirmant que l'Imam a toujours été un «maillon important» dans l'histoire de l'Algérie, notamment durant les résistances populaires et au cours de la Révolution algérienne.
Il a également évoqué le «rôle majeur» joué par les cheikhs des zaouïas, les imams et les érudits «dans la formation religieuse et la dimension spirituelle de cette nation qui s'est farouchement opposée à la colonisation française qui voulait piller cette terre, déformer son histoire et changer sa religion et sa langue». «L'imam au sein de l'Algérie nouvelle possède la même dimension que celle de ses prédécesseurs et porte le même message que le leur», a ajouté le ministre, expliquant dans quelle mesure l'imam œuvre aujourd'hui à «consacrer le message de ses aïeux, en préservant le référent religieux national à travers l'enseignement du Saint Coran, la protection des composantes de la société et la contribution au raffermissement du lien peuple-armée-direction».
Belmehdi a rappelé que le président de la République a toujours insisté sur la nécessité de la préservation de la mémoire et relevé les efforts consentis par les imams durant la période coloniale pour préserver la patrie. 
Aussi, le ministre a rappelé que «durant cette période, beaucoup de martyrs ont été assassinés alors qu'ils exerçaient leur noble mission», avant d’évoquer Cheikh Mohamed Tahar Aït Aldjet qui est décédé récemment à l’âge de 106 ans, qui était l'un des oulémas ayant voué leur vie au service de l'Islam. 
«C’est un savant qui avait contribué à l'ancrage, dans notre pays, d'un référent religieux basé sur la tolérance et la modération», a-t-il noté. Belmehdi a salué, par ailleurs, le courage et la modestie du Cheikh Mohamed Tahar Aït Aldjet qui  avait fait preuve de tant de sacrifices durant la guerre de Libération nationale et sa lutte aux côtés du colonel Amirouche pour l'indépendance de l'Algérie, outre sa contribution après l'indépendance à la graduation de plusieurs générations d'étudiants et de milliers de cadres algériens. 
 
Zine Eddine Gharbi
 
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L’Imam : Enseignant et guide

 
L’imam Mohamed Abdenour Bahiani, chargé de l’enseignement dans les mosquées, a indiqué que l’offensive massive du Nord-Constantinois et la tenue du Congrès de la Soummam étaient un message pour montrer la force de la révolution et la foi du peuple algérien en son droit à la liberté et au recouvrement de la souveraineté nationale. «L’imam a joué un rôle primordial dans la préservation de l’islam en Algérie, notamment durant la période coloniale mais aussi après l’indépendance. Nous avons aussi des érudits tels que cheikh Ibn Badis et l’Emir Abdelkader, qui ont contribué à l’édification de la nation et à la préservation du patriotisme. Grâce à eux, nous avons acquis la souveraineté nationale», a-t-il affirmé.
Mohamed Abdenour a rappelé que les imams enseignaient, guidaient et sensibilisaient le peuple algérien contre la présence de l’occupant français et à la nécessité d’être libéré du joug colonial, en utilisant plusieurs moyens pour faire passer le message tels le théâtre, la poésie et les mosquées. «En tant qu’imams, a-t-il poursuivi, nous travaillons dur pour servir cette religion et contribuer à une éducation juste et saine. L’iman joue un rôle pivot en termes de préservation de la paix intérieure, sociale. Il peut être considéré comme le cœur battant de la société».
Et pour conclure, Bahiani a mis en relief la noble mission de l'imam concernant la transmission du message prophétique aux générations futures afin de faire face aux différents fléaux sociaux.
 
Radja B.
 
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Une exposition de livres révolutionnaires pour marquer l’événement
 
En marge de cette conférence sur le rôle des imams dans l’orientation du peuple durant la période coloniale, une exposition sur des ouvrages qui retracent le mouvement national a été organisée par le Centre culturel islamique (CCI).
Cet espace offre aux visiteurs la possibilité de consulter plusieurs livres sur l’histoire de l’Algérie, plus particulièrement sur l’époque coloniale et la Révolution de novembre. «Il s’agit d’une exposition qui entre dans le cadre de la commémoration de la journée nationale du Moudjahid. Nous avons présenté divers ouvrages historiques liés à la Révolution algérienne et aux crimes coloniaux tels que le génocide et les essais nucléaires. Nous exposons également la déclaration du 1er Novembre 1954, un document que nous distribuons gratuitement. Dans le pavillon d’à côté, nous avons présenté le magazine du 1er  novembre, dans lequel on découvre la mémoire des militants, le mouvement et les actions révolutionnaire, et tout ce qui concerne la révolution et ses développements», nous a confié Si Nacer Abdelhak, responsable de l’exposition.
 
R. B.

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