Abdelouahab Boudraa, journaliste à l’APS : «Un métier noble, symbole des défis»

De notre correspondant à Guelma : Zouheyr Douakha

Abdelouahab Boudraa, journaliste à l’agence Algérie presse service, a fait son cursus à l’Institut des sciences de l’information et de la communication à Alger. Ses débuts dans le journalisme remontent aux années 1990. A l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, il nous parle à cœur ouvert du métier de journaliste.

«En ce qui me concerne, je pense que le journalisme est un métier noble et qui le restera, car le journaliste doit être prêt à sacrifier une grande partie de sa vie pour la recherche d’une information sincère et crédible. Il doit répondre présent à tout moment afin de fournir aux lecteurs des informations sur ce qui se passe autour d’eux. Cette tâche n’est pas toujours aisée à accomplir. Le journaliste fait face à tous les obstacles pour ne pas rater l’actualité et la transmettre dans les délais fixés.» Quant au rôle socioprofessionnel du journaliste, il estime que «les expériences vécues par de nombreuses nations, du 17 siècle à nos jours, indiquent clairement le rôle important joué par la presse dans le processus de développement des pays en contribuant aux grandes réalisations, qu’elles soient politiques, militaires ou économiques. Dans ce contexte, l’exemple algérien correspond parfaitement à cette situation. En effet, dès 1830 plusieurs mouvements populaires algériens ont lutté contre le colonialisme français, sans avoir pu l’éradiquer. Cela a obligé le mouvement national à changer de stratégie en cherchant d’autres outils. Parmi ceux-ci, on retrouve la presse, qui fut un moyen efficace pour la préservation de l’identité nationale et ses combats. Cette presse s’est transformée ensuite durant la révolution nationale en une réelle tactique de lutte, en travaillant à faire entendre la voix du peuple algérien dans le monde entier. Elle a divulgué la politique répressive française, ainsi que ses crimes, notamment avec la création de la radio la Voix des arabes en Egypte, le journal El Moudjahid et Algérie presse service en Tunisie. Après avoir contribué à arracher l’indépendance, la presse a partagé sa joie avec le peuple algérien, tout en s’engageant rapidement dans un autre défi. Il s’agissait de la lutte contre l’ignorance et l’analphabétisme et faire connaître les grands projets de l'État, visant un épanouissement général...» A propos de l'avenir de ce métier et des défis qui attendent les journalistes, notre interlocuteur dira : «De nos jours, la mission du journaliste est précise et demande plus de responsabilités, car l’ennemi a des objectifs variés sous diverses façades. Pour cette raison, le journaliste doit être vigilant et participer au combat de la conscience en révélant les fausses informations qui démoralisent nos citoyens et sèment le doute sur la sincérité des programmes de construction de notre pays. De plus, l’ère de la technologie avec tous ses progrès à l’instar des réseaux sociaux, des logiciels de l’intelligence artificielle, a constitué à mon avis le début d’une autre étape dans la préservation de ce métier, tout en prouvant son rôle noble et primordial.»

Z. D.

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