Maître Youcef Hammouda, avocat-conseil de la FAF et président de la Chambre nationale de résolution des litiges de l'instance fédérale, a été nommé membre du Tribunal du football de la FIFA. Pour El Moudjahid, cet avocat émérite, seul représentant africain à siéger au sein de ce tribunal nouvellement créé, a accepté de revenir sur son ressenti, non sans dresser un état des lieux de la CNRL, dont il est le président.
Entretien réalisé par Amar B.
El Moudjahid : Vous avez été nommé au tribunal de football de la FIFA. Quelle sera sa mission ?
Youcef Hammouda : C’est un pôle qui a été créé récemment. La décision de mettre en place ce tribunal a été prise au cours du dernier congrès de la FIFA. Il englobe trois chambres, à savoir la chambre de résolution des litiges, la chambre du statut et de transfert des joueurs et celle des agents de joueurs. Son rôle, comme son nom l’indique, est de juger les affaires litigieuses des clubs, des joueurs et de leurs agents.
Qu’est-ce que cela vous fait-il de représenter l’Algérie au tribunal de football de la FIFA ?
Sincèrement, c’est une grande fierté que de représenter mon pays et ses instances à la FIFA. D’autant, qu’à ma connaissance, je suis le seul candidat africain à siéger au sein de la chambre de résolution des litiges.
Ceci pour dire que je représente l’Algérie et l’Afrique au même temps.
Depuis le temps qu’on parle du manque de représentativité de l’Algérie et la FAF au sein de la plus haute des instances mondiales de football, il y a franchement de quoi être fier de cette nomination.
Vous êtes président de la chambre nationale de résolution des litiges (CNRL) depuis une dizaine d’années maintenant. le nombre de joueurs qui saisissent la commission est-il en progression ou en régression ?
En progression constante. Surtout cette année. C’est pratiquement la plupart des clubs, pour ne pas dire tous, qui sont en litige.
À combien est évaluée la dette des clubs à la CNRL ?
Je n’ai pas les chiffres en tête, mais je peux vous assurer que les dettes sont faramineuses.
Y a-t-il des clubs qui sont interdits de mercato ?
La plupart des clubs, pour ne pas dire tous…
Y a-t-il une explication à ce phénomène ? Peut-on mettre ça sur le dos de la crise sanitaire, comme le justifient certains responsables de clubs ?
Tout ce que je peux vous dire c’est qu’il y a des clubs qui n’ont pas les moyens de leur politique. Ils voient grand. Proposent de gros salaires et au final, ils se retrouvent incapables de les assumer.
Amar B.
