
Vingt-quatre heures après l’annonce de la liste des vingt-quatre joueurs retenus pour la double confrontation face au Cameroun (25-29 mars prochains), le sélectionneur national, Djamel Belmadi, a animé une conférence de presse au cours de laquelle il est revenu longuement sur le choix des joueurs.
«J’ai choisi ces joueurs parce qu'ils m'ont paru les plus adaptés pour la qualification», a dit, tout de go, le sélectionneur national. Clairement, ce dernier est dans une approche à très court terme. Djamel Belmadi a fait des choix qu’il assume entièrement. C’est du moins ce qui ressort, arguments à l’appui, de ses réponses lors de la conférence de presse qu’il a animée, hier au CNT de Sidi-Moussa. Interrogé longuement sur la composante de la liste des joueurs retenus pour les deux matches face au Cameroun, comptant pour le dernier tour qualificatif à la Coupe du monde FIFA Qatar-2022, le technicien de 46 ans a été on ne peut plus clair : «L'idée était de dire quels éléments ajouter pour nous qualifier à la coupe du monde. Je ne peux pas rentrer dans les détails mais c'était l'idée de la préparation. J'ai choisi ces joueurs parce qu'ils m'ont paru les plus adaptés pour la qualification», a expliqué Belmadi. Le coach national précisera que «les joueurs sélectionnés le sont pour des choix tactiques, évidemment, mais aussi pour l'aspect mental qui est extrêmement important pour moi. Des joueurs ont été écartés, puis sont revenus, et l'inverse. Il n'y a pas de choix définitif, on pense exclusivement à la qualification. Environ 35 joueurs ont respecté tout le travail attendu pendant les deux derniers mois pour préparer ce duel. 10 d'entre eux ne sont pas retenus, mais j'ai de l'empathie. On joue pour l'intérêt du pays, on verra pour le futur après. Les joueurs savaient qu'ils étaient convoqués avant vous, et ceux qui ne sont pas retenus ont évidemment eu droit à un message. Pendant deux mois, je ne pouvais pas les laisser dans leur club et patienter, donc on a beaucoup travaillé», a-t-il expliqué.
«On cherche un attaquant qui marque comme Benyettou»
Revenant individuellement sur le choix de certains joueurs, Djamel Belmadi a expliqué qu’un joueur comme Benyettou «n’a certes pas 20 ans mais qu’il n'est jamais trop tard pour bien faire. Ça fait 3 ans qu'il est assidu, qu'on le suit. On cherche un attaquant qui marque et il a su le faire dans de gros matchs». Concernant Rachid Ghezzal, Belmadi pense qu’il «a été décisif et joue dans un grand club. Il a été blessé en Zambie, ce qui a coupé son élan, mais le plus important c'est maintenant. Il vient avec une idée revancharde qui me plaît beaucoup».
«Guedioura est capable de faire ce que j'attends de lui»
Passant en revue les profils des nouveaux, Belmadi dira de Belfodil qu’il est «en pleine possession de ses moyens et peut apporter énormément. C'est un joueur qui aime jouer. Il est techniquement très habile malgré sa grande taille». Concernant Guedioura, dont le retour a surpris quelques-uns, le coach national estime qu’il est «pleinement capable de faire ce que j'attends de lui. On verra, en fonction des différents calculs, s'il aura du temps de jeu, s'il rentrera ou s'il démarrera ces deux matchs», a argumenté Belmadi. Et d’ajouter : «Laouafi a un peu un profil à la Nadir Belhadj. Il faut qu'il progresse défensivement mais on a aussi pensé à Touba qui sait jouer dans cette position. Touba a été formé comme latéral gauche, il a commencé central il y a seulement 3 ans en Bulgarie. Il était même piston gauche, ce qu'on imagine mal, vu qu'il est très costaud. C'est à prendre en considération selon ce qu'on recherche.»
«Les joueurs veulent se racheter»
Sur l’état d’esprit général à la veille de la manche aller des barrages de la Coupe du monde FIFA Qatar-2022 à Douala, Belmadi assure qu’il «n'y a ni arrogance ni manque d'humilité. Bien au contraire, mais nous on veut mourir sur le terrain. Tout est étudié. Même s'il y a les aléas du football, on a beaucoup de confiance» dira-t-il, avant d’ajouter : «Il faut passer par des moments difficiles, ressentir la peur et le stress qu'il faut savoir gérer. Si c'était la coupe Coca-Cola, ce serait trop facile! On parle de la coupe du monde, il faut passer par tout ça.» Sur la perspective de jouer sur le terrain du stade Japoma qui n’a pas laissé que de bons souvenirs à l’Algérie, Djamel Belmadi a préféré positiver, cette fois, expliquant que ses joueurs et lui ne vont pas en terrain inconnu. «Japoma, on en a l'expérience désormais. Je crois que le Cameroun a joué son match de qualification face à la Côte d'Ivoire là-bas aussi. On y a joué trois matchs il y a seulement deux mois, donc on veut réagir dans ce stade. Nos joueurs veulent se racheter, dans notre pays, devant notre peuple. Ils sont prêts pour ça et demain tout commencera même si ça fait 2 mois que l'on s'y prépare.»
«On s’y prépare depuis longtemps»
Pour la énième fois, Belmadi a rappelé combien il est important pour ses joueurs et lui de décrocher cette qualification pour le Mondial-2022 : «On s’y prépare depuis longtemps. La coupe du monde est l'évènement par excellence et mes joueurs sont très déterminés. C'est la dernière possibilité pour certains de jouer la coupe du monde. Pour d'autres, c'est peut-être aussi la dernière chance d'évoluer avec une génération aussi talentueuse. Je peux vous garantir qu’ils ont envie d'aller à la coupe du monde. Nos échanges resteront privés. C'est un évènement particulier, il fallait donc une préparation particulière.» Enfin, interrogé sur l’arbitre Joshua Bondo, désigné pour officier le match aller entre le Cameroun et l’Algérie le 25 mars prochain, que la FAF a officiellement récusé dans un courrier adressé à la CAF le 8 mars dernier, Djamel Belmadi a préféré ne pas ouvrir cette parenthèse. «Je ne pense rien du choix de l'arbitre», a-t-il tout simplement dit.
Achour Aït Ali