
Entretien réalisé par Amar B.
Lyamine Bougherara n’a pas encore démissionné de son poste d’entraîneur de l’USMBA, contrairement à ce qui a été avancé, mais c’est tout comme. Le technicien a refusé de reprendre son travail au lendemain du match nul ramené de chez le CABBA, tant que ses conditions de travail ne sont pas améliorées. Pour El Moudjahid, l’ancien gardien international dresse un état des lieux peu reluisant de l’USMBA.
El Moudjahid : Vous étiez absent aux entraînements depuis le retour de l’équipe de Bordj Bou Arréridj. Plusieurs sources vous annoncent démissionnaire, qu’en est-il au juste ?
Lyamine Bougherara : C’est vrai que je n’ai pas repris mon travail cette semaine. J’avais prévenu les dirigeants que je ne reprendrai pas tant que les nouveaux joueurs ne sont pas qualifiés. Officiellement, je n’ai pas encore démissionné, mais si ça continue comme ça, je ne reprendrai pas. C’est certain.
La qualification des nouveaux joueurs était-elle la raison principale de votre décision de vouloir quitter vos fonctions ?
Principalement oui. Mais il y a d’autres problèmes récurrents qui nous empêchent de travailler sereinement. Les joueurs ne sont pas payés depuis des mois. Il y a des conflits au sein du club. On a essayé de passer outre et faire notre travail convenablement en attendant que les choses s’améliorent, mais au fil du temps, les problèmes s’accumulent et j’ai atteint un point où il m’est impossible de continuer dans ces conditions.
Avez-vous posé le problème à la direction ?
Naturellement. Et pour tout vous dire, j’avais évoqué le problème avant même de m’engager avec le club. J’ai baigné dans le football algérien et je connaissais de ce fait la situation de l’USMBA. Je ne venais pas en terrain inconnu. Néanmoins, les dirigeants m’ont promis que tous les problèmes allaient être résolus. A ce moment-là, les dirigeants comptaient sur l’argent des sponsors et la venue de Naftal pour améliorer la situation, mais ça ne s’est pas fait. Ils m’ont promis de régler les choses, mais je constate deux mois et demi après que rien n’a été fait.
Vous avez dû faire face aussi aux grèves à répétition des joueurs…
En effet ,et ça n’a pas été facile à gérer. Les joueurs ne sont pas payés depuis des mois. Je les ai mobilisés et, franchement, ils se sont comportés comme des hommes (sic). Ils ont laissé de côté leurs problèmes. Mais à un certain moment, ils n’en pouvaient plus. Leur situation doit être améliorée avec ou sans moi…
Vous serez donc absent cet après-midi à l’occasion de la réception du MCA (entretien réalisé, hier, ndlr) ?
Oui. A l’heure où je vous parle, je suis chez moi. Mais par correction, j’ai envoyé mon staff pour préparer le match avec les joueurs disponibles. Figurez-vous que la semaine dernière à Bordj Bou Arréridj, j’ai éprouvé toutes les difficultés à composer onze joueurs seulement. Avec les grévistes et les nouveaux qui ne sont pas encore qualifiés, j’ai dû faire avec la réserve. Or, ces joueurs n’ont que quinze jours de préparation dans les jambes. Ce n’est pas possible de les faire jouer en championnat maintenant…
Pourtant, vous avez tenu le choc et êtes repartis avec un bon point …
Tout à fait. Je l’ai déjà déclaré, nous avons un bon groupe. Il y a vraiment de quoi monter une équipe compétitive, mais pour cela, les dirigeants doivent faire en sorte d’améliorer la situation. Je ne dis pas qu’ils ne font rien, parce que la situation est vraiment compliquée.
Les comptes du club sont bloqués et l’argent des sponsors n’a pas encore été encaissé. Mais qu’ils qualifient d’abord les joueurs. C’est mes outils de travail. Je n’ai pas demandé à être payé. Mais qu’on me donne au moins les moyens de faire mon travail.
Les dirigeants n’ont-ils pas essayé de vous retenir ?
Si ! On est en contact permanent. Monsieur le wali de Sidi Bel Abbès m’a appelé également hier. J’espère sincèrement que la situation s’améliorera et qu’on puisse enfin travailler dans de meilleures conditions.
C'est-à-dire, vous êtes prêts à reprendre votre travail ?
Oui, mais à condition qu’on qualifie les nouveaux joueurs. C’est ma seule et unique condition.
A. B.