La Saoura : un salon tourné vers l’avenir

À Béchar, la wilaya de la Saoura a récemment organisé un salon de promotion du tourisme et des investissements, un événement marquant pour le développement régional.

Artisans, opérateurs économiques, institutions publiques, professionnels de l’hôtellerie et ONG se sont réunis pour valoriser la richesse touristique, patrimoniale et économique du désert saharien. L’artisanat local a occupé une place centrale : les stands présentaient des objets traditionnels fait main, utilisant des techniques ancestrales et des décors typiques des communautés sahariennes.

La gastronomie traditionnelle a également été mise à l’honneur, avec des plats et des recettes qui racontent l’histoire des oasis, des ksour et des modes de vie sahariens. Par ailleurs, des expositions de photographies, de maquettes et d’œuvres d’art ont permis de retracer visuellement les circuits touristiques et les sites emblématiques de la Saoura. Lors de ce salon, un exposé détaillé a été présenté autour du plan stratégique 2024-2030 du ministère du Tourisme et de l’Artisanat. Ce plan vise à dynamiser l’investissement touristique dans la région, particulièrement dans les infrastructures d’accueil. Il promeut aussi la transition numérique, avec la mise en place de plateformes digitales dédiées aux investisseurs et aux voyageurs, et encourage une valorisation accrue des richesses naturelles et patrimoniales du pays. L’objectif : renforcer le tourisme intérieur tout en attirant des partenaires internationaux.

Un volet très attendu du salon a été l’annonce de projets d’expansion des circuits touristiques dans la Saoura. Parmi les sites visés figurent le barrage de Djorf  Ettorba, les communes de Béni Ounif et Lahmar, mais aussi des zones plus rurales comme Mougheul. Ces projets s’accompagnent d’un plan d’hébergement ambitieux : développement de villages touristiques, campements sahariens, maisons d’hôtes à Taghit et dans d’autres communes, avec des capacités d’accueil élargies et diversifiées. Pour certains artisans, ce salon a offert une occasion unique d’entrer en contact avec des investisseurs et des acheteurs internationaux, tout en posant les bases d’une commercialisation plus large.

La dimension environnementale n’a pas été négligée. Plusieurs associations locales, dont « Les Amis de la Saoura », étaient présentes pour promouvoir un tourisme durable. Ces acteurs ont insisté sur la préservation des oasis, le reboisement, la protection des écosystèmes sahariens et la sensibilisation des populations locales. Ils ont également évoqué l’importance d’un financement participatif solidaire afin de garantir que le développement touristique bénéficie aussi aux communautés locales, tout en protégeant l’environnement fragile du désert.

Parallèlement, des intervenants ont mis en avant le Parc culturel de la Saoura, vaste territoire de plus de 92. 000  km² inscrit sur la liste indicative de l’UNESCO. Ce parc englobe des ksour historiques, des gravures rupestres millénaires et une faune et une flore diversifiée. Il constitue ainsi une ressource majeure pour le tourisme patrimonial et écologique de la région. Cet événement s’inscrit dans la dynamique plus large du Festival international du tourisme saharien (FITS), un rassemblement annuel qui mobilise les pouvoirs publics, les agences de voyages, les artisans, les entreprises et les médias des wilayas sahariennes. Le FITS, qui se tient souvent à Béchar ou dans d’autres villes du désert, est une plateforme essentielle de valorisation du tourisme saharien, de partage de bonnes pratiques et de lancement de projets de coopération et d’investissement.

A. Z.

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Quand le désert s’anime des oiseaux inattendus dans le sud

Une récente expédition scientifique menée dans l’extrême sud du Sahara algérien révèle une biodiversité volatile jusqu’ici méconnue. Selon le média spécialisé BirdGuides (11 novembre), des ornithologues de l’Association algérienne de documentation de la vie sauvage ont découvert la présence de plusieurs espèces d’oiseaux habituellement cantonnées à la zone subsaharienne, repoussant ainsi les limites connues du Paléarctique occidental. Parmi les observations les plus remarquables figure la Chouette à face blanche, détectée à Tin Zaouatine, dans la wilaya d’In Guezzam. D’après les témoignages des habitants, cette espèce semble résider dans la région toute l’année, suggérant l’existence d’une population locale non encore répertoriée. Habituellement, cette chouette se trouve entre le Sahara et l’équateur en Afrique, ce qui rend sa présence dans le Grand Sud algérien particulièrement significative.

L’expédition a également mis en évidence la présence de l’Engoulevent ordinaire, un oiseau nocturne dont l’aire de reproduction couvre le sud du Sahel, le sud du Soudan, la Corne de l’Afrique et le Sud-Ouest de la péninsule arabique. Enfin, non loin du village de Taoundart, toujours à Tin Zaouatine, les scientifiques ont déniché un Martinet des plaines, ajoutant une nouvelle dimension à la cartographie des oiseaux du désert. Ces découvertes démontrent que le Sahara algérien, souvent perçu comme un territoire désertique uniforme, abrite une faune variée et parfois inattendue. Elles ouvrent de nouvelles perspectives pour la recherche scientifique et le tourisme écologique, offrant aux passionnés d’ornithologie et aux visiteurs la possibilité d’explorer un désert riche de vie et de surprises.

A. Z.

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