
Le puissant tremblement de terre qui a dévasté des régions entières du Sud de la Turquie et de la Syrie voisine lundi a fait plus de 3.700 victimes, selon un bilan provisoire établi par les autorités turques et syriennes, alors que les secours, dont ceux de l'Algérie affluent vers les zones sinistrées.
En Turquie, ce puissant séisme, qui a secoué le Sud-est de la Turquie a fait 2.379 morts et 14.483 blessés, a annoncé dans la nuit de lundi à mardi le vice-président turc Fuat Otkay.
Selon M. Otkay, qui s'exprimait devant la presse plus de vingt heures après la première secousse d'une magnitude de 7,8, au total 7.840 personnes ont été retirées des décombres et 4.748 bâtiments sont complètement effondrés.
En Syrie, ce sont au moins 1.444 personnes qui sont mortes lundi des suites de ce tremblement de terre, suivi d'une forte réplique, dont l'épicentre est situé au sud-ouest de la Turquie, ont annoncé dans la soirée le gouvernement et les secouristes.
Dans la partie de la Syrie, le bilan a grimpé à "1.431 blessés et 711 morts dans les province d'Alep, Lattaquié, Hama, Tartous", a indiqué le ministère syrien de la Santé. Dans les autres zones du pays, au moins 733 personnes ont été tuées et plus de 2.100 blessées, selon les Casques blancs (volontaires de la protection civile).
Ce nouveau bilan syrien porte le bilan global provisoire du séisme à au moins 3.769 morts, dont 2.316 en Turquie.
L'Algérie a été parmi les tous premiers pays à envoyer lundi dans la matinée des équipes de secouristes de la Protection civile spécialisées dans les interventions relatives aux catastrophes naturelles, notamment les séismes, ainsi qu'une aide humanitaire d'urgence aux sinistrés sous forme de médicaments, de produits alimentaires et des tentes, sur instructions du Président de la République M. Abdelmadjid Tebboune, rappelle-t-on.
Des sites classés au patrimoine universel de l'Unesco touchés
La Turquie est par ailleurs située sur une des principales zones sismiques du globe. Elle avait enregistré en 1999 un tremblement de terre sur la faille d'Anatolie du Nord, dans la région septentrionale de Düzce, qui avait causé la mort de plus de 17.000 personnes.
Tôt lundi matin, la terre a tremblé de l'autre côté du pays, près de la frontière syrienne, le long de la faille d'Anatolie de l'Est.
Cette dernière n'a pas connu de secousses de magnitude 7 depuis plus de deux siècles, ce qui a pu amener la population à "négliger l'importance de sa dangerosité", selon Roger Musson. Une durée qui signifie également "qu'une assez grande quantité d'énergie a pu s'accumuler" le long de la faille.
Le séisme de lundi est "quasiment la répétition" de celui survenu dans la zone le 13 août 1822 et dont la magnitude a été estimé autour de 7.4 par les sismologues. Il avait causé à l'époque "une énorme quantité de destructions, de villes entières dévastées et des pertes humaines se chiffrant en dizaines de milliers", a rappelé Roger Musson, chercheur associé au British Geological Survey.
Ce puissant tremblement a également infligé d'importants dégâts à la vieille ville d'Alep et à Diyarbakir, deux sites du patrimoine mondial, a fait savoir l'Unesco.
L'agence onusienne a aussi pointé en Turquie "l'effondrement de plusieurs bâtiments sur le site du patrimoine mondial ‘Paysage culturel de la forteresse de Diyarbakir et des jardins de l'Hevsel’, un centre important des périodes romaine, sassanide, byzantine, islamique et ottomane".
Au moins trois autres sites turcs du patrimoine mondial - Gِbekli Tepe, Nemrut Dag et Tell d'Arslantepe - pourraient également avoir été touchés par le séisme, selon un communiqué de l'Unesco, qui cherche à "établir un inventaire précis des dégâts" pour que ces sites soient sécurisés et "stabilisés".
Le tremblement de terre de lundi s'est déclenché à une faible profondeur --environ 17,9 kilomètres-- près de la ville de Gaziantep et ses deux millions d'habitants. Il a été causé par un mouvement vers le nord de la plaque tectonique d'Arabie qui "avance sur la Turquie", explique le sismologue.