Réunion USA - Japon - Corée du Sud sur la Corée du Nord : La péninsule sous tension

Les États-Unis, la Corée du Sud et le Japon sont convenus vendredi de travailler à la résolution de la question des programmes nucléaire et balistique de la Corée du Nord «par une coopération trilatérale concertée en vue de la dénucléarisation», ont-ils annoncé dans une déclaration commune. Cette déclaration fait suite à une journée de discussions entre le conseiller à la sécurité nationale américaine, Jake Sullivan, son homologue japonais, Shigeru Kitamura, et le conseiller à la sécurité nationale de la Corée du Sud, Suh Hoon. Les trois pays sont également convenus de la nécessité d'une mise en œuvre complète par la communauté internationale des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies sur la Corée du Nord. Les entretiens qui se sont déroulés à l'Académie navale des États-Unis à Annapolis, dans le Maryland, étaient la réunion de plus haut niveau entre les trois alliés depuis que Joe Biden a pris ses fonctions le 20 janvier. Le président américain a déclaré la semaine dernière que les États-Unis restaient ouverts à la diplomatie avec la Corée du Nord malgré ses essais de missiles balistiques, mais a prévenu qu'il y aurait des réactions si la Corée du Nord provoquait une escalade de la situation. La Maison-Blanche a peu parlé de son examen de la politique à suivre et de la question de savoir si elle offrira des concessions pour amener Pyongyang à la table des négociations. Cependant, le porte-parole du département d'Etat, Ned Price, a déclaré jeudi que la dénucléarisation resterait au centre de la politique et que toute approche de Pyongyang devra se faire «en parallèle» avec des alliés proches, dont le Japon et la Corée du Sud. L’ex-président Donald Trump a tenu trois réunions avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, mais n'a réalisé aucune avancée autre qu'une pause dans les essais balistiques nucléaires et intercontinentaux. Quant à Biden, il a cherché à engager un dialogue avec le dirigeant nord-coréen sans y parvenir. Pyongyang, qui a longtemps demandé la levée des sanctions internationales sur ses programmes d'armement, a déclaré la semaine dernière que l'administration Biden avait fait un mauvais premier pas et avait révélé une «hostilité profonde» en critiquant ce qu'elle appelait des tests de missiles autodéfensifs. Joseph Yun, qui était l'envoyé spécial des États-Unis pour la Corée du Nord sous l'ancien président Barack Obama et Trump et actuellement membre de l'Institut américain de la paix, a déclaré que les options politiques étaient évidentes: «Vous voulez la dénucléarisation et vous voulez utiliser vos sanctions pour accéder à la dénucléarisation.» «Mais comment faire le premier pas, pour qu'au moins la Corée du Nord soit persuadée de ne rien faire de provocateur. C'est le défi», a-t- il souligné. Certains partisans du dialogue craignent que l'administration Biden n'ait pas mis en évidence un large accord entre Trump et Kim lors de leur première réunion à Singapour en 2018, et préviennent que cela pourrait rendre difficile l'instauration de la confiance déjà si lointaine.

M. T. et Agences

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