
L'Otan n'a pris aucune «décision finale» concernant le retrait de ses forces armées engagées en Afghanistan, et ses membres continueront d'en débattre à l'approche de la date-butoir du 1er mai, a déclaré jeudi le secrétaire général de l'Alliance, Jens Stoltenberg. «Les alliés de l'Otan continueront de se concerter de façon étroite et de se coordonner dans les prochaines semaines», a-t-il indiqué lors d'une visioconférence des ministres de la défense de l'Otan. Aux termes de l'accord signé en février 2020 entre les Etats-Unis et les talibans, les contingents des Etats engagés en Afghanistan doivent avoir quitté le pays le 1er mai 2021. Les 30 ministres de la Défense de l’Otan se sont réunis pendant deux jours en visioconférence. C’était la première réunion depuis l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche et c’était donc l’occasion pour les uns de revitaliser la relation transatlantique, et pour les autres de repartir à zéro. Bref, de tourner la page Trump. Les alliés européens ont beau avoir envoyé en direction de Washington tous les signaux pour permettre à la Maison Blanche de prendre une décision sur l’Afghanistan, rien n’y a fait. Pour sa première rencontre avec ses 29 homologues ministres de la Défense, le général Lloyd Austin s’est contenté de rassurer les alliés sur le fait que les États-Unis s’arriment à nouveau à l’Otan. En revanche, l’accord signé avec les talibans sous Donald Trump pour un retrait des troupes américaines au 1er mai 2021 n’est pour l’instant pas remis en cause. Pourtant, selon le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg, il va probablement falloir que l’Alliance reste en Afghanistan. «Les pourparlers de paix sont fragiles, ils n’avancent pas autant que ce nous voudrions voir, a-t-il affirmé. Nous sommes aussi extrêmement préoccupés par l’augmentation du niveau de violence. Donc notre message aux talibans est de réduire la violence, négocier de bonne foi et cesser toute coopération avec les groupes terroristes internationaux. C’est aussi la raison pour laquelle nous n’avons pas pris de décision finale sur notre présence future en Afghanistan car nous croyons qu’il est encore temps de parvenir à un accord politique avant l’échéance du 1er mai.» En attendant une décision cruciale sur l’Afghanistan, l’Otan a décidé de quasiment décupler sa mission de formation de l’armée irakienne face à l'organisation État islamique qui passera progressivement de 500 à 4.000 hommes.
M. T. et Agences