La RASD au 7e Sommet UA-UE à Luanda : le droit inaliénable à l’autodétermination réaffirmé

«Le Sahara occidental attend toujours une solution qui permettra au peuple sahraoui d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination», a déclaré, lundi dernier à Luanda, en Angola, le président de la RASD et SG du Front Polisario, M. Brahim Ghali, lors de sa rencontre avec le SG de l’ONU, M. António Guterres.

La présence de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) au 7e Sommet Union africaine – Union européenne, incarnée par son président, M. Brahim Ghali, a été une occasion de rappeler la qualité de membre fondateur de l'Union africaine de la RASD, et sa volonté de participer activement aux discussions sur les défis politiques, sécuritaires, économiques et sociaux du continent africain.

Ce sommet a été également une tribune diplomatique de premier plan pour remettre en lumière le conflit au Sahara occidental devant la communauté internationale. En effet, le point central des interventions de M. Brahim Ghali, que ce soit lors de son discours au Sommet de Luanda ou pendant sa rencontre bilatérale avec le Secrétaire général des Nations Unies, M. António Guterres, fut la réaffirmation du droit inaliénable et imprescriptible du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance. Lors de sa rencontre avec le SG de l’ONU, M. Ghali a exprimé la reconnaissance sahraouie pour les efforts de l'ONU en faveur de la paix et de la justice, tout en insistant sur le fait que le Sahara occidental « attend toujours une solution qui permette au peuple sahraoui d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination », a rapporté l’agence sahraouie, SPS.

Le président sahraoui a abordé la récente Résolution n° 2797 adoptée au Conseil de sécurité le 31 octobre dernier, en exprimant de vives préoccupations concernant toute tentative de modifier la nature de la question de décolonisation qui est enregistrée auprès des Nations unies depuis 1963. Il a souligné que de telles manœuvres sont contre-productives pour la paix et la stabilité en Afrique du Nord. M. Ghali a réaffirmé la coopération du Front Polisario avec les efforts de l'ONU, tout en réitérant sa disponibilité à entamer des négociations « sérieuses et sincères, sans conditions préalables » sous l'égide des Nations unies. M. Guterres, qui a pris note des positions exprimées par le Président Ghali, a réitéré l'engagement de son Envoyé personnel, M. Staffan de Mistura, à dialoguer avec les deux parties ; le Front Polisario et le Royaume du Maroc, exprimant l'espoir que ces efforts débouchent « dans les meilleurs délais, sur des négociations sérieuses et sans conditions préalables, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité ». 

L’UE interpellée

Un peu plus tôt dans la journée, le Président Ghali avait, dans un discours prononcé devant les dirigeants africains, européens et autres responsables d’institutions africaines et internationales, présents au Sommet, que « le Sahara occidental est la dernière question de décolonisation en Afrique qui reste à résoudre ». « Il existe encore un peuple africain, le peuple sahraoui, qui poursuit sa lutte avec patience et constance, et qui attend de vous et de la communauté internationale l'opportunité d'exercer enfin son droit légitime, inaliénable et imprescriptible à l'autodétermination et à l'indépendance, comme tous les autres peuples d'Afrique et du monde », a-t-il indiqué, non sans rappeler « l'incompatibilité entre les valeurs de développement et de coopération du partenariat Afrique-Europe et le fait qu'un peuple africain continue d'être privé de son droit fondamental. »

Aussi, le président Ghali « souhaite que l'Union européenne joue un rôle actif dans l'instauration de la paix et la fin des guerres et conflits armés dévastateurs en Afrique, et qu'elle s'engage à respecter et à appliquer le droit international, le droit international humanitaire et le droit européen, à mettre fin à toute ingérence étrangère qui exploite les crises et alimente les tensions et le ressentiment, et à œuvrer pour garantir le droit sacré des peuples à l'autodétermination et à la souveraineté sur leurs ressources naturelles. »

Le Sommet UA-UE a ainsi fourni à la RASD une plate-forme pour rappeler aux dirigeants des deux continents, la nécessité d'une solution juste et conforme au droit international, faisant du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui une condition sine qua non pour l'achèvement de la décolonisation africaine et l'instauration d'une paix durable.

Y. Y.

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