
Les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne ont demandé à leurs ressortissants de «quitter le Liban dans les meilleurs délais», alors que certaines missions diplomatiques occidentales, à Téhéran, ont annoncé la possibilité de la fermeture de l’espace aérien iranien. Un climat de guerre annoncée qui ne fait aucun doute.
Dans l’œil du cyclone, le Liban subit, encore une fois, le contrecoup des évènements qui secouent tout le Moyen-Orient dans un climat volatile de sécurité et de sombres perspectives. Un basculement régional se profile assez nettement dans cette partie du monde. L’étincelle étant l’attentat, mercredi dernier, qui a couté la vie à Ismaël Haniyeh, charismatique chef du mouvement de résistance palestinien Hamas, inhumé vendredi à Doha. Et pour donner plus de sens à ce branle-bas de combat, les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne ont demandé à leurs ressortissants de «quitter le Liban dans les meilleurs délais», alors que certaines missions diplomatiques occidentales, à Téhéran, ont annonceé la possibilité de la fermeture de l’espace aérien iranien. Un climat de guerre annoncée qui ne fait aucun doute. Ces appréhensions ont été le sujet d’un important échange téléphonique, jeudi, entre Attaf et le ministre iranien des AE par intérim. Pour l’Algérie, toute riposte aux provocations israéliennes obéirait aux intérêts d’un ennemi en quête du moindre prétexte pour se repositionner comme victime et élargir le champ du conflit par l’engagement de protagonistes. Aussi,t out doit se jouer sur le terrain politique et diplomatique. L’Algérie, tout comme l’Iran, souhaite fédérer toutes les forces de paix et tous les pays arabo-musulmans, pour contraindre l’entité sioniste à cesser son agression contre Ghaza et que cessent ses tentatives d’escalade, avec une menace d’élargissement du conflit et l’implication d’autres puissances alliées du sionisme, comme les États Unis. La dernière prestation du Boucher de Ghaza devant le Congrès américain n’avait d’autre objet que d’inciter à une guerre totale contre l’Iran « et certains pays arabes », avec l’appui de l’administration Biden, qui menace d’entrer en guerre par le renforcement de son dispositif militaire. Le Moyen-Orient traverse une phase historique qui nous rappelle le triste scénario de la guerre du Golfe, quand l’Irak s’est trouvé face à une coalition de 35 États. Washington a annoncé vendredi «une modification du dispositif militaire américain», pour «améliorer la protection des forces armées des États-Unis, doper le soutien à la défense d’Israël et faire en sorte que les États-Unis soient préparés à diverses éventualités». Le Pentagone a renforcé sa marine de guerre par de nouvelles unités "»porteuses de missiles balistiques de défense» et «un escadron supplémentaire d’avions de combat». Ce mouvement répond à la demande de Netanyahu affaibli chez lui et décrié partout dans le monde. En effet, l’opinion publique mondiale a compris que le sionisme n’est pas une foi, ni une religion. C’est un danger qui menace la planète dans sa stabilité. La stratégie à court terme de l’entité sioniste est de réimposer l’idée d’un «petit pays entouré d’ennemis antisémites».
L’assassinat de Ismaël Haniyeh, tué par un tir de proximité, selon les gardiens de la Révolution, a eu lieu au lendemain d’un attentat sioniste ayant tué le chef militaire du mouvement libanais, Fouad Chokr, près de Beyrouth.
Les deux attaques s’intègrent dans une démarche de provocation, en vue de créer un climat de belligérance ouverte à l’échelle régionale, élargie à l’Iran, à la Syrie, au Liban, à l’Irak, voire au Yémen. Netanyahu veut prolonger ses méfaits criminels sur les Palestiniens de Ghaza et de Cisjordanie, considérant que le nombre de ses victimes renforce l’idée de sa victoire. Il veut jeter un voile sur ses crimes de guerre odieux et maintenir le blocus inhumain imposé à l’enclave. Et donc, il intensifie ses provocations, pour élargir le champ de bataille en y impliquant ses alliés et complices. Le piège à éviter absolument.
Rachid Lourdjane