Espagne : La fin du déni de droit ?

Pedro Sanchez, qui a accepté d'appuyer les positions marocaines sur le Sahara occidental, verra-t-il sa carrière politique compromise, à l’occasion des élections générales aux deux chambres, en juillet prochain ? Cette idylle avec le Maroc n'est pas du goût de tout le monde en Espagne, et des formations politiques ont fortement critiqué cette attitude. Les élections n’ont pas qu’un impact local, et les répercussions pourraient avoir effet sur certains conflits.

L’Espagne demeure la puissance administrante du territoire du Sahara occidental jusqu'à sa décolonisation, en permettant au peuple sahraoui d'accéder à son droit inaliénable à l'autodétermination.
«Tant que le peuple sahraoui n'a pas exercé son droit à l'autodétermination, Madrid demeurera responsable de cette situation», avait affirmé le représentant du Front Polisario en Espagne, Abdellah El-Arabi.
Jusqu’à présent, la politique du gouvernement espagnol œuvre de manière flagrante à la satisfaction des visées expansionnistes du Maroc, en tentant d'imposer l'occupation illégale du Sahara occidental au lieu d'assumer ses responsabilités envers son peuple.
Le revirement du gouvernement espagnol, illustré dans sa décision du 18 mars dernier en faveur de la prétendue «autonomie», constitue un grave dérapage concernant la question sahraouie.
Cette décision avait suscité les critiques des forces parlementaires ayant appelé le gouvernement espagnol à une révision de cette position. Ce qui n’a jamais été fait. Cela a conduit le Sénat espagnol à adopter une motion rejetant le changement radical de la position du gouvernement espagnol. Une motion était présentée par le Groupe confédéral de la gauche pour demander la désapprobation face à ce changement radical.
Plusieurs blocs politiques parlementaires espagnols ont asséné des critiques acerbes au chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, en raison de ses violations des résolutions des Nations unies relatives au conflit au Sahara occidental et du droit international. Le Sénat a aussi voté en faveur du soutien aux résolutions des Nations unies et de la mission pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental.
Des Espagnols ont la conviction que seuls le dialogue, la négociation et l'accord, menés de bonne foi et de manière constructive, conformément au droit international, contribueront à parvenir à une solution politique juste, réaliste, viable, durable et acceptable pour les deux parties au conflit.
La décision de Sanchez a été prise sans consultation avec aucun groupe politique. C’est d’autant plus incompréhensible que la cause sahraouie bénéficie aujourd'hui du soutien des institutions internationales et européennes ainsi que de la majorité sociale et politique en Espagne.
Un vote a également eu lieu à la Chambre des députés espagnole, ce qui a augmenté l'isolement de Pedro Sanchez. Est-ce que cette position sera corrigée à l’issue des prochaines élections ?

A. M.

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