Aide humanitaire pour Ghaza : la CIJ somme l’entité sioniste de lever le blocus

La Cour internationale de justice (CIJ) a rendu hier, une décision capitale réaffirmant l'obligation d'Israël, en vertu du droit international, de faciliter l'acheminement immédiat et sans entrave de l'aide humanitaire vers la bande de Ghaza.

Le président de la CIJ, Yuji Iwasawa, a explicitement déclaré hier, qu'«Israël était tenu d'accepter et de faciliter les programmes d'aide fournis par les Nations unies et ses entités», insistant sur la nécessité de subvenir aux «besoins fondamentaux des Palestiniens, essentiels à leur survie.» La cour de La Haye a rejeté l'argumentation visant à justifier la restriction des activités de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), jugeant ces arguments «non convaincants».

La CIJ a rappelé à Israël son statut de «puissance occupante» et l'interdiction fondamentale, en vertu du droit international, de «recourir à la famine comme méthode de guerre», soulignant ainsi son devoir de garantir les fournitures essentielles à la survie de la population de Ghaza. Depuis plusieurs jours, l'UNRWA alerte sur l'urgence alimentaire, déclarant que l'aide qui parvient à Ghaza n'est qu'une «goutte d'eau dans l'océan des besoins urgents». L'agence réclame l'ouverture de «tous les points de passage» pour permettre l'entrée de ses 6.000 camions chargés de fournitures actuellement bloqués, tout en demandant de «lever l'interdiction imposée à l'UNRWA» d’opérer dans la bande.

L'horreur des martyrs non identifiés à Ghaza

Ce rappel de la CIJ, intervient au moment où la bande de Ghaza fait face également à un autre travail d'identification et l'enterrement des martyrs, dont les dépouilles portent des marques de torture et d'exécution. La révélation des traitements horribles subis par les prisonniers palestiniens dans les geôles sionistes, constitue «la conséquence la plus choquante» selon le Bureau de presse du gouvernement palestinien à Ghaza qui a annoncé l'enterrement de 54 martyrs non identifiés, dont les corps ont été restitués par les forces d'occupation. Hier encore, dix autres dépouilles d'anciens prisonniers palestiniens ont été enterrées dans une fosse commune à Deir al-Balah.

Le directeur général du Bureau, Ismail al-Thawabta, cité par l’agence palestinienne, Wafa, a confirmé les preuves de graves violations, affirmant qu'un grand nombre des martyrs avaient été soumis à de «la torture et à des violations horribles», précisant que les dépouilles portaient des «traces de torture évidentes» et que certains corps montraient des signes de «mauvais traitements, de passage à tabac, de menottes et de bandage des yeux».

L'annexion en Cisjordanie et la menace sur Al-Aqsa

Le directeur a également souligné que plusieurs avaient été «exécutés par pendaison ou par balle tirée à bout portant», confirmant l'exécution délibérée de «peines capitales sur le terrain». Le ministère de la Santé a porté le nombre total de corps reçus via la Croix-Rouge à 195 depuis le 10 octobre. Parallèlement à ce qui se passe dans la bande de Ghaza, la Cisjordanie est secouée par l'adoption préliminaire d'une loi d'annexion par la Knesset et par de graves alertes sur la déstabilisation d'Al-Aqsa. En effet, alors que le monde est braqué sur la bande de Ghaza et le cessez-le-feu qui est quotidiennement menacé par la politique sioniste de Netanyahu et ses alliés d’extrême-droite, la Knesset a approuvé en discussion préliminaire la loi imposant la souveraineté israélienne sur la Cisjordanie occupée.

Un responsable sioniste a même déclaré publiquement que «le moment est venu d'imposer la souveraineté sur la Cisjordanie», faisant des pressions pour empêcher toute idée de création d'un État palestinien. À Al-Qods, le gouvernorat a émis une alerte concernant les travaux d'excavation menés par les autorités d'occupation sioniste sous la vieille ville et autour de la mosquée Al-Aqsa. Marouf Al-Rifai, conseiller du gouvernorat, a déclaré craindre que ces excavations «n'affectent le sol sous la mosquée Al-Aqsa», menaçant sa «stabilité architecturale».

Y. Y.

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