À la veille d’un sommet sur la solution à deux États à New York : l’entité sioniste accentue le «nettoyage ethnique» à Ghaza

Le Portugal devra annoncer, aujourd’hui, la reconnaissance solennelle de l’État de Palestine

La 80e session de l’Assemblée générale annuelle de l’ONU s’ouvre demain à New York avec la promesse d’une bonne nouvelle pour la cause palestinienne dans un contexte de déprime générale et de menaces de liquidation. Le sommet prévu en marge du rendez-vous annuel, consacré exclusivement à la relance de la solution à deux Etats, devrait voir en effet se concrétiser l’engagement pris par une dizaine d’Etats, occidentaux notamment, de reconnaître un Etat palestinien.

Les dirigeants de l’Australie, la Belgique, le Canada, le Luxembourg, Malte, Andorre, la France, le Royaume-Uni et Saint-Marin devraient, sauf revirement de dernière minute, en faire la déclaration officielle. Le Portugal, également sur la liste, a préféré avancer pour aujourd’hui la date de la proclamation solennelle. «Le ministère des Affaires étrangères confirme que le Portugal reconnaîtra l'Etat de Palestine (...). La déclaration officielle de reconnaissance aura lieu dimanche 21 septembre», a indiqué vendredi un communiqué du ministère portugais des Affaires étrangères. Dans une déclaration relayée hier par l’Agence de presse palestinienne (Wafa), la diplomatie palestinienne s’est félicitée de la décision de Lisbonne, émettant le vœu pressant de voir d’autres Etats aller au bout de leurs engagements, afin de protéger la perspective d’un Etat palestinien aujourd’hui plus que jamais menacée. Annoncé comme un rendez-vous charnière, le sommet est depuis plusieurs mois attaqué par l’entité sioniste, dont les atrocités et les appétits territoriaux se sont accentués de manière spectaculaire ces dernières semaines dans la bande de Ghaza et en Cisjordanie occupée. Mardi 16 septembre, la machine de guerre sioniste a été lancée sur la ville de Ghaza - soumise auparavant à des destructions massives du patrimoine immobilier ayant survécu à près de deux années de bombardements - aux fins d’occupation intégrale du territoire.

L’offensive, de l’avis même des responsables israéliens, use d’armements jamais utilisés auparavant, dont sans doute ces véhicules et robots bourrés d’explosifs introduits dans les quartiers de la ville. Les près de 1 million d’habitants de l’enclave sont, d’autre part, soumis à la torture des ordres d’évacuation, les précipitant de nouveau sur les routes sans issue d’énièmes exodes. Alors que les engins de la mort sont lâchés sur les civils, l’entité sioniste annonce ouvertement envisager l’annexion de la Cisjordanie occupée comme «représailles» à l’élan international de reconnaissance de l’Etat palestinien. Dans le sillage, son «ministre» d’extrême droite, Bezalel Smotrich, pousse loin le cynisme criminel, évoquant un avenir florissant de transactions immobilières dans l’enclave débarrassée de ses habitants et de ses fosses communes.

Même s’il n’est pas attendu que la vague de reconnaissance de l’Etat palestinien puisse changer la donne dans l’immédiat, et qu’elle ne dépasse pas trop le cadre de l’acquis symbolique, estiment en substance les observateurs, la dynamique internationale qui la porte aujourd’hui, sous la poussée d’une opinion publique internationale horrifiée par les crimes sionistes sur les populations palestiniennes depuis deux ans, permet de croire à des percées au moins diplomatiques.

Reconnaître un Etat palestinien, c’est aussi reconnaître le droit à une souveraineté sur le territoire et à une représentation internationale pleine et entière au sein d’institutions comme l’Onu. L’extrême folie meurtrière qui s’empare des responsables sionistes depuis que l’adhésion à l’option s’est élargie ces derniers mois à de nouveaux Etats dans le monde, est bien le signe qu’un virage important peut être amorcé pour la cause palestinienne cette semaine à New York.

M. S.

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