Plus de 260 personnes, parmi lesquelles des représentants d'organisations associatives et syndicales venant de différents pays, élus nationaux, locaux et européens, ainsi que des membres de la diaspora sahraouie en France, ont pris part à l’évènement.
Intervenant, hier, lors de la première journée de la 49e Conférence de la coordination européenne pour le soutien et la solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco), Pierre Galand a appelé, depuis Paris, la France à revenir sur sa position concernant le Sahara occidental en « se conformant à la légalité internationale ». « On ne comprend pas le choix des autorités françaises de faire soudain fi de ce qu'est la structure même du droit international et de ce que sont les traditions du respect des droits des peuples qui sont inscrits dans la résolution 1514 des Nations unies », a déclaré M. Galand lors d’une conférence de presse organisée peu avant le début de la 49e réunion de l’Eucoco à Paris.
La 49e conférence de la Coordination européenne de solidarité et de soutien au peuple sahraoui (Eucoco) s’est ouverte hier à Paris. Plus de 260 personnes, parmi lesquelles des représentants d'organisations associatives et syndicales venant de différents pays, élus nationaux, locaux et européens, ainsi que des membres de la diaspora sahraouie en France, ont pris part à l’évènement. Pour sa part, le président de la Task force de l’Eucoco a expliqué que l’objectif de cette conférence de soutien au peuple sahraoui était donc « d’appeler la France à changer de comportement », en adoptant une position plus respectueuse du droit international. Soulignant que le choix porté sur Paris d’accueillir la 49e réunion de l’Eucoco n’était pas fortuit, il a insisté sur le fait que, étant membre permanent du Conseil de sécurité capable d’utiliser le droit de veto, « la France a une position particulière dans le monde et il en découle donc des responsabilités tout aussi importantes ».
Prenant à son tour la parole, le Premier ministre sahraoui, Bouchraya Hamoudi Bayoun, a indiqué que les positions de la France concernant le conflit sahraoui étaient en « totale contradiction avec ses valeurs historiques ». M. Bouchraya a souligné que « la partie sahraouie considère qu’il s’agit de positions qui soutiennent l’occupation, encouragent le Maroc à aller à l’encontre de la légalité internationale ainsi que la Commission européenne à ne pas respecter les décisions de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) ». « Sans le soutien apporté par la France depuis maintenant 50 ans, le Maroc aurait était vaincu militairement et politiquement », a-t-il insisté. De son côté, le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), Saïd Ayachi, a indiqué à l’APS, qu’« il y a une solidarité avec le peuple sahraoui parce qu'il se bat pour sa liberté et son indépendance.
C'est ce qu'à toujours fait l'Algérie durant sa trajectoire récente et historique lorsqu'elle a aidé à accompagner les mouvements de libération africains et extra-africains jusqu'à leur indépendance », peu avant l'ouverture de la conférence de l'Eucoco. L'Algérie, partenaire historique et soutien majeur de la cause sahraouie, est représentée par une délégation significative incluant des membres du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), des membres des deux chambres du Parlement, ainsi que des représentants de la communauté nationale établie à l'étranger. Prévus sur deux jours, les travaux de cette 49e édition, qui constitue le principal rassemblement international de solidarité avec le peuple sahraoui, seront sanctionnés par une déclaration finale.
Y. Y.
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La cérémonie a eu lieu jeudi dernier à Alger : lancement du Plan de réponse aux réfugiés sahraouis
La crise des réfugiés sahraouis, l'une des plus longues crises de réfugiés au monde, résulte « d'un processus de décolonisation inachevé », a affirmé, avant-hier à Alger, le directeur général des relations multilatérales au ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l'étranger et des Affaires africaines, Abdelghani Merabet. Cette déclaration a été faite lors de la cérémonie du lancement du Plan de réponse aux réfugiés sahraouis (PRRS) 2026-2027 par l'ONU et ses partenaires humanitaires. Un plan qui s’inscrit en droite ligne avec la résolution 2797 du 31 octobre dernier, qui avait exprimé une grave préoccupation face à l'insuffisance du financement de l'aide humanitaire aux réfugiés sahraouis et engagé vivement les donateurs à verser des fonds supplémentaires. M. Merabet a souligné qu’ « il est important de rappeler que la situation des réfugiés sahraouis n'est pas le fruit d'une crise politique, économique ou environnementale permanente.
Elle résulte d'un processus de décolonisation inachevé ». Il a soutenu, à ce titre, que l'aide humanitaire demeure « une nécessité absolue pour parvenir à une solution politique sûre et durable, conforme aux résolutions de l'ONU, au droit international, et au droit des réfugiés sahraouis de retourner volontairement, en toute sécurité et dans la dignité sur leur terre natale ». « En attendant que le peuple sahraoui puisse exercer librement son droit à l'autodétermination, que le monde appelle de ses vœux, il est de votre devoir de le soutenir », a-t-il lancé à l'adresse des responsables des agences humanitaires de l'ONU présentes en Algérie. Cela étant, le directeur général des relations multilatérales, a réitéré, dans ce contexte, la disponibilité de l'Algérie à poursuivre sa collaboration avec tous ses partenaires : les agences des Nations unies, les ONG, les donateurs et les autorités sahraouies afin de « garantir le respect des engagements, la satisfaction des besoins et la convergence des principes humanitaires ». En outre, évoquant le Plan de réponse aux réfugiés sahraouis (PRRS) 2026-2027, le même responsable a indiqué que ce document représente bien « plus qu'un simple cadre » et « témoigne de la résilience des Sahraouis tout en rappelant la responsabilité de la communauté internationale face à l'une des crises de réfugiés les plus longues au monde ».
« Il reflète un engagement collectif à préserver les services essentiels qui permettent la vie quotidienne dans les camps de réfugiés près de Tindouf », a-t-il ajouté. Prenant la parole à son tour, la coordinatrice résidente des Nations unies en Algérie, Savina Ammassari, tout en exprimant sa « profonde gratitude » au gouvernement algérien pour son « soutien indéfectible et généreux » aux réfugiés sahraouis, a estimé que ces réfugiés restent, néanmoins « fortement dépendants de l'aide humanitaire ».
Des évaluations récentes des agences humanitaires de l'ONU ont montré que « 64 % des ménages sont en situation d'insécurité alimentaire, 14 % souffrent de malnutrition aiguë et plus de 65 % des femmes et des jeunes enfants sont atteints d'anémie », a-t-elle déploré. Des chiffres qui amènent Mme Ammassari à « alerter sur le risque que le manque de financement n'anéantisse les progrès essentiels réalisés », et lancer « un appel de fonds de 177 millions de dollars pour répondre aux besoins humanitaires des réfugiés sahraouis ».
Y. Y.