Sociétés mixtes algéro-saoudiennes : Accroissement des échanges commerciaux

Les économistes s'accordent à dire que les entreprises mixtes, en tant que modèle de coopération économique entre l'Algérie et l'Arabie saoudite, permettront «d'améliorer» les échanges commerciaux bilatéraux, de «renforcer» l'innovation dans certains domaines économiques et de «bénéficier» de l'expertise et des matières premières dont disposent les deux pays. Dans ce contexte, l'expert économique Nabil Djemaâ a souligné que la création de sociétés mixtes constitue une opportunité pour bénéficier de la diversité économique des deux pays, d'autant plus que les deux pays possèdent un «grand potentiel» dans les secteurs de la technologie, du tourisme, du commerce, de la construction et autres. «Les besoins des marchés algérien et saoudien dépendent de la demande croissante dans ces secteurs. En Algérie, la coopération peut contribuer à soutenir les infrastructures et à fournir des services touristiques. Tandis qu'en Arabie saoudite, les investissements dans la technologie et dans le domaine de la construction affichent un grand intérêt pour la transformation numérique et le développement des infrastructures», a-t-il fait savoir, affirmant que d’un point de vue économique, les entreprises mixtes «peuvent améliorer» les échanges commerciaux et «renforcer l’innovation», de même que l'exportation vers d’autres marchés permet d'améliore les indices de croissance économique. Et d’ajouter : «Pour leur expansion régionale et internationale, les sociétés mixtes peuvent profiter de leur emplacement stratégique, pour exporter leurs produits et services en Afrique, en Asie et même en Europe, surtout si elles disposent d'une supériorité concurrentielle et d'une excellente qualité». L’économiste estime que cette coopération économique reflète les efforts conjoints visant à renforcer les échanges commerciaux et l’intégration économique entre les deux pays.»
Pour sa part, l'expert économique Mourad Kouachi a affirmé que les secteurs de l'informatique (incubateurs et accélérateurs d'entreprises), des services, de l'intra-tourisme et de l'investissement, du commerce des ascenseurs et de leurs pièces de rechange, de la sous-traitance et des matériaux de construction sont des secteurs «vitaux» et «stratégiques», dont l’Algérie et l’Arabie saoudite ont besoin. «Notre pays s'intéresse au secteur des technologies de l'information, au vu de nombreuses conférences des formations et stages, organisés ces deux dernières années au niveau des universités. Aussi, le gouvernement, qui comprend un ministère dédié à ce domaine, compte énormément sur les start-up, pour le développement de son économie», a-t-il expliqué.
Selon ses dires, il existe une «grande similitude» entre les économies algérienne et saoudienne, avec une dépendance «excessive» du secteur des hydrocarbures. «Cet état de fait, a-t-il poursuivi, a poussé Riyad et Alger à tenter de rompre avec l'économie rentière et les hydrocarbures, en établissant une économie diversifiée qui s'appuie sur d'autres secteurs, dont les technologies de l’information. L'Algérie a également réalisé d'énormes progrès dans l'industrie des matériaux de construction, et dispose de nombreuses entreprises qui fabriquent et exportent même des matériaux de construction, tels que le ciment. La coopération dans ce domaine permet l'échange des expériences avec l'Arabie saoudite.» L’expert a noté que les sociétés mixtes, en tant que «modèle de coopération économique» entre l'Algérie et l'Arabie saoudite, auront un retour économique «important» pour les deux pays, en bénéficiant en priorité de leurs expériences et des matières premières qu'elles possèdent en abondance dans les intrants de production. «L'exportation sera un objets pour ces entreprises algéro-saoudiennes dans les domaines dans lesquels des accords ont été signés. Je peux citer, à titre d'exemple, le marché africain, qui, avec une population de 1,2 milliard de personnes, est très prometteur, d'autant plus que l'Algérie a de l'expérience dans l'exportation vers le continent africain. Il en va de même pour l'Arabie saoudite, qui peut aussi ouvrir la porte à l'exportation vers les marchés asiatiques. Les marchés de ces deux continents restent plus accessibles que ceux d'Europe et d'Amérique, en raison de la rude concurrence sur ces derniers», a conclu Kouache.

Salima Ettouahria

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