Algérie - Chine : Un partenariat stratégique global

L’accueil grandiose qui lui a été réservé par son homologue Xi Jinping et la nature des accords signés traduisent la profondeur des relations bilatérales et la volonté des deux partenaires de hisser au sommet la coopération entre Alger et Pékin et ce, dans tous les domaines, y compris dans l'industrie automobile, les sciences de l'espace, l'agriculture, la culture, le tourisme, la construction de ports, les services de logistique, le dessalement de l'eau de mer, les infrastructures, les industries manufacturières, la métallurgie, le secteur financier, l'économie numérique, l'énergie, les mines, l'enseignement, la recherche scientifique, l'enseignement de la langue chinoise, les médias, l'administration fiscale, les douanes, ainsi que la lutte contre la corruption. 
Accompagné d’une forte délégation ministérielle et d’hommes d’affaires, Abdelmadjid Tebboune et XI Jinping ont procédé à la signature de pas moins de 19 accords et autres mémorandums d’entente entre les deux pays touchant à plusieurs domaines de coopération conjointe. 
On peut citer la signature d’un accord ambitieux de coopération dans le domaine du transport ferroviaire, d’un mémorandum d’entente sur la création d’un centre de transferts technologiques. Un véritable saut qualitatif dont cet   cet acquis de taille permettra à notre pays d’être détenteur de technologies de pointe, gage incontestable de puissance et de développement. Autre document signé : un mémorandum d’entente dans le domaine agricole, un accord-cadre de coopération dans les télécommunications, un mémorandum d’entente dans le domaine sportif, un mémorandum d’entente portant mise en place d’un groupe de travail pour la coopération économique et d’investissement, et un mémorandum d’entente sur le renforcement de la coopération commerciale. 
Enfin, les deux délégations ont procédé à la signature d’un mémorandum d’entente entre l’académie chinoise de la Gouvernance et le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, d’un mémorandum d’entente sur la coopération technique en matière de quarantaine animale et végétale et d’un programme exécutif dans le domaine de la recherche scientifique et spatiale, outre un mémorandum d’entente dans  le développement social et la coopération, les énergies renouvelables et l’hydrogène.
 
Se soutenir mutuellement sur la scène internationale
 
L’autre bonne nouvelle révélée dans ce sillage : la décision de créer un partenariat avec la Chine pour réaliser une usine de batteries de voitures électriques en Algérie, ainsi que d’autres projets relatifs aux industries électroniques qui ont été salués par le président Tebboune, qui a tenu à rappeler que la voie est pleinement ouverte devant les hommes d'affaires chinois pour le partenariat et l'investissement en Algérie, dans tous les secteurs. 
Il convient, par ailleurs, de souligner que les autorités de l’Empire du milieu ont décidé de faciliter les exportations hors-hydrocarbures algériennes vers la Chine. Sur un autre registre, la volonté des deux parties de renforcer et de consolider le partenariat d’exception algéro-chinois s’est également traduite dans le  volet politique assez révélateur. 
En effet, suite aux entretiens entre les deux chefs d’Etat qui ont été par la suite élargis aux deux délégations, l’Algérie et la Chine sont convenues, dans un communiqué commun, de poursuivre l'intensification des  concertations politique, culturelle, artistique, sécuritaire et de défense, ainsi que d'approfondir les relations de partenariat stratégique global entre les deux pays. 
Les deux parties ont donc réaffirmé leur attachement à l’intensification de la concertation et de la coordination autour des questions internationales et multilatérales, et à poursuivre le soutien constant de leurs intérêts fondamentaux, de se soutenir mutuellement lorsqu'il s'agit de préserver leur souveraineté et intégrité territoriales, consentir des efforts communs pour défendre le principe de non-ingérence dans les affaires internes des pays. Mettant à profit cette opportunité, l’Algérie a réaffirmé son respect du principe d'une Chine une et unie, Taïwan étant partie intégrante des territoires chinois, et exprimé son opposition à l'indépendance de Taïwan, quelle qu'en soit la forme, soutenant aussi la position de la Chine dans les questions relatives aux droits de l'homme, au Xinjiang, à Hong Kong, au Tibet et autres, et rejetant toute tentative  d’utiliser la question des droits de l’homme comme moyen de pression dans les relations internationales. 
En retour, Pékin a exprimé son soutien aux efforts de l'Algérie visant à préserver sa sécurité nationale et sa stabilité. Concernant la question du Sahara occidental, les deux parties ont affirmé leur soutien aux efforts visant à parvenir à une solution durable et juste dans le cadre de la légalité internationale, notamment à travers les résolutions pertinentes de l'ONU, à même de garantir au peuple sahraoui son droit à l'autodétermination. La Chine a, également, salué la volonté positive de l'Algérie d'adhérer aux BRICS ainsi qu’à l’Organisation de la conférence de Shanghai, affirmant soutenir ses efforts pour atteindre cet objectif. 
Enfin, l’Algérie a exprimé sa considération quant à la position de la Chine à ce propos et sa détermination à accompagner notre pays dans toutes les étapes de concrétisation de ce projet. 
 
Sami Kaidi

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De grandes ambitions économiques

 
L’Algérie et la Chine se sont félicitées de la signature, en novembre et décembre 2022, du «Plan exécutif pour la concrétisation conjointe de l’Initiative de la Ceinture et de la Route», du «2e Plan quinquennal de coopération stratégique globale (2022-2026), ainsi que du «Plan triennal 2022-2024 de coopération dans des domaines stratégiques». Les deux pays doivent «poursuivre l’intensification de la concertation politique, consolider la coopération sécuritaire, approfondir le partenariat économique et renforcer la coopération dans tous les domaines». 
S’agissant du volet économique, l’Algérie et la Chine se sont félicitées de «l’évolution du volume de leurs relations économiques et commerciales» et affirmé leur détermination à «approfondir le partenariat économique et consolider la coopération pratique dans tous les domaines, œuvrer à l’augmentation du volume des échanges commerciaux et à faciliter les exportations hors-hydrocarbures algériennes vers la Chine, mais aussi augmenter le volume des investissements qualitatifs chinois, à la faveur des multiples avantages qu’offre la nouvelle loi de l’investissement en Algérie». 
Les deux parties sont convenues de «consolider le travail en vue de bénéficier des opportunités commerciales et d’investissement offertes, d’intensifier le contact et les visites entre les secteurs publics et privés des deux pays, de conjuguer les efforts en vue de créer un environnement d’investissement favorable, incitatif, idoine et encourageant, de consolider l’économie, le commerce et l’investissement, raffermir les partenariats et ouvrir des horizons plus larges de coopération économique entre les deux pays dans différents domaines». 
Il est question surtout de l’approfondissement de la coopération dans plusieurs domaines identifiés, notamment dans l’industrie automobile, les sciences de l’espace, l’agriculture, le tourisme, la construction des ports, les services de logistique, le dessalement de l’eau, les infrastructures, les industries manufacturières, la métallurgie, le secteur financier, l’économie numérique, l’énergie et les mines. 
Enfin, sur le plan continental, les efforts de l’Algérie ont été salués «dans la réalisation de l’agenda 2063, notamment dans le domaine de l’intégration économique à travers des projets structurants et de développement gigantesques, de dimension africaine, avec les pays du continent, ainsi que ses efforts en matière d’activation de la zone de libre-échange, à même de promouvoir les échanges commerciaux entre les pays africains, en plus de l’impact positif de la partie algérienne dans le financement des projets de développement dans les pays africains, notamment les projets d’intégration dans les domaines économique, culturel, social, cultuel et scientifique». 
Pour étayer cet ambitieux programme économique entre les deux pays, le Président Xi Jinping a exprimé la volonté de son pays d’implanter l’une des plus grandes usines de batteries au lithium en Algérie. Il est indéniable que ce projet a une dimension internationale d’envergure, dès lors que l’économie mondiale s’oriente inéluctablement vers les voitures électriques. 
Il en sera de même de la volonté de la Chine d’accompagner l’Algérie, en vue de développer des capacités de production en matière d’hydrogène, dont la demande mondiale va être aussi importante dans les années à venir. 
 
Samia Boulahlib

 

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