
L’Algérie commémore, aujourd'hui, le 67e anniversaire de la grève des huit jours de 1957, un évènement crucial qui a confirmé le ralliement des Algériens à leur révolution, et porté un coup significatif à la colonisation française.
Décidée par le Comité de coordination et d’exécution (CCE) du Front de libération nationale (FLN), du 28 janvier au 4 février 1957, cette grève générale, dont la préparation a été confiée aux commandants des six wilayas, fut un test de résilience que le peuple algérien a relevé avec brio, confirmant son engagement envers le FLN en tant que seul représentant légitime. Cette grève, d’une grande envergure, a contribué à atteindre le principal objectif de la révolution nationale, en amenant l’ONU à inscrire la question algérienne à l’ordre du jour de sa 11e Assemblée générale dans le cadre du droit des peuples à l’autodétermination, et ce à la demande du groupe arabo-asiatique.
Cette grève historique a également mis en échec les plans de l’occupant visant à séparer le peuple de sa révolution, par tous les moyens, notamment par la désinformation, et a permis de barrer la route aux partisans de l'«Algérie française»« et d’opérer une rupture définitive entre le régime colonial et le peuple, toutes catégories confondues. Répondant en masse à l’appel à la grève, le peuple algérien a asséné un coup de grâce à la France coloniale qui a tenté d’étouffer la résistance des Algériens par les massacres, la répression barbare, les arrestations arbitraires, la torture, l’expulsion et la destruction. Cette grève historique, se voulant une concrétisation réelle des clauses du Congrès de la Soummam qui appelaient à la nécessité de dynamiser le soutien populaire en vue de soutenir la Révolution, a également été marquée par une contribution significative de la communauté algérienne à l’étranger, notamment en France, dans un message clair pour confirmer la cohésion du peuple algérien avec sa direction révolutionnaire.
Face à cette résistance, les forces d’occupation françaises ont répondu par une répression brutale, assassinant des dizaines d’Algériens, emprisonnant des milliers d’autres et menant des opérations de ratissage et de confinement dans des camps de regroupement. Selon des historiens, l'administration coloniale a procédé à l'élimination de «près de 1500 fidais armés» qui étaient soutenus par «près de 5.000 civils» à La Casbah. Aussi, «40 % de citoyens algériens ont été interrogés dont des dizaines ont été arrêtés et tués».
Malgré cette répression, l’esprit de résistance est resté vivace, comme en témoignent les événements qui ont suivi, notamment les manifestations du 11 décembre 1960. La grève a également suscité des réactions internationales, défendant le droit du peuple algérien à la liberté, dont le fameux «discours», prononcé le 2 juillet 1957, devant le Sénat américain par le sénateur John Fitzgerald Kennedy, avant de devenir président des Etats-Unis d'Amérique. A travers ce discours, John Fitzgerald Kennedy avait affiché clairement sa position en faveur de l'indépendance de l'Algérie et fustigé les pratiques coloniales françaises et la politique américaine de soutien total à la France, soulignant que «l'indépendance des Algériens est inéluctable». Grâce à un soutien indéfectible, la cause algérienne a remporté des victoires politiques majeures sur la scène internationale, notamment par l’adoption d’une résolution de l’Assemblée générale de l’ONU reconnaissant le droit à l’autodétermination pour l’Algérie.
Synthèse Salima Ettouahria